La réforme de la protection sociale a constitué le thème essentiel des entretiens des 4 et 5 septembre entre le Premier ministre, Alain Juppé, et les partenaires sociaux. Même s'il a été éclipsé par l'annonce du gel des salaires des fonctionnaires et du report de versement des 12,5 milliards de francs dus par l'Etat à l'Unedic.
Tenant à faire la distinction entre les « conquêtes sociales » et « les privilèges qu'il faut combattre », le Premier ministre a insisté sur « l'acquis » que constitue la protection sociale. Mais, a-t-il averti, « il n'y aura pas de reprise de dettes, ni de mesures de recettes nouvelles sans réformes de structure », rappelant que le déficit cumulé du régime général de la sécurité sociale s'élèverait à 120 milliards de francs à la fin de l'année et à 180 milliards fin 1996, si rien n'est fait.
Aussi, entend-il prendre des mesures de redressement fin décembre, à l'issue d'une concertation régionale en octobre et d'un débat au Parlement en novembre autour de grandes questions.
Ainsi, sur la branche vieillesse, tout en réaffirmant son « attachement » au système de la répartition, le Premier ministre s'est interrogé sur les disparités de cotisations secteur privé (40 ans) - fonction publique (37 ans et demi) ou encore entre actifs et retraités. A propos de la politique familiale, il a questionné le cumul d'avantages (allocations sans condition de ressources et défiscalisées). Quant à la branche maladie, Alain Juppé s'est notamment demandé s'il fallait généraliser le dossier médical et développer les alternatives à l'hospitalisation.
Enfin, sur le financement de la protection sociale, il a annoncé une loi d'orientation fiscale en janvier prenant en compte les volets protection sociale et fiscalité.