A Brest, les personnes âgées plébiscitent la vie à domicile

Dans leur grande majorité, les personnes âgées souhaitent rester à domicile. Une donnée connue mais incontournable à l'heure où la mise en œuvre de la prestation autonomie n'est qu'une question de semaines. C'est ce que confirme, après d'autres, l'étude sur les personnes âgées de 80 ans et plus (1), réalisée par la direction de l'action gérontologique de la ville de Brest (2). Premier constat : si l'isolement est peu fréquent, la solitude est souvent ressentie. Liée à l'atténuation des relations familiales ou de voisinage et à l'amoindrissement des capacités physiques, elle s'explique également par l'impression, souvent exprimée, de ne pouvoir partager ses sentiments (deuils, souffrances liées à la dépendance, crainte de la mort) avec son entourage. Autre observation : le désir de vivre chez soi le plus longtemps possible et de mourir à domicile est extrêmement fréquent. En effet, pour les personnes très âgées, il semble très difficile d'envisager un « bouleversement de l'ordre établi de son environnement ». D'autant que, selon l'enquête, la sécurité n'apparaît pas comme un problème en soi. Même si l'on observe une certaine vulnérabilité face aux démarcheurs et solliciteurs en tout genre. Dernier résultat : l'environnement et le soutien familial demeurent, malgré tout, très forts. Non seulement dans la vie quotidienne mais également sur le plan affectif. Indispensable, ce soutien est, en outre, souvent réciproque. Les plus âgés sont en effet nombreux à aider, sur le plan financier, leurs enfants ou petits-enfants.

Forts de ces constats, les enquêteurs ont pu dresser une liste de propositions : aider au développement d'un bénévolat de proximité (accompagnement, courses, conversation), susciter des réponses locales pour la livraison de repas ou d'achats divers, proposer un service polyvalent de bricolage à la maison pour effectuer les petites réparations, poursuivre l'aménagement de la ville avec l'installation de bancs, de barres de soutien... De même, ils préconisent de développer les lieux d'accueil relais offrant des possibilités d'hébergement temporaires, à la journée ou de nuit, afin de répondre aux demandes en urgence. Enfin, ils recommandent la création d'un pôle de proximité, dans un lieu bien identifié, destiné à prendre en charge la demande « dans sa globalité ». Ses principales missions : la diffusion de l'information sur les services et les aides existants, l'élaboration d'un outil destiné à évaluer le niveau de dépendance et la mise en place d'un suivi régulier et personnalisé des personnes âgées isolées.