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Éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse (EPJJ)
Les missions
Lorsqu’un magistrat constate qu’un mineur est en situation de danger ou de délinquance, le juge des enfants peut décider de le confier aux services éducatifs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) à des fins d’observation et d’assistance éducative. L’éducateur de la PJJ est celui qui va conduire les mesures éducatives décidées par l’autorité judiciaire. Il est également en charge du suivi de l’application de certaines peines, comme une mesure de liberté surveillée ou l’exécution de travaux d’intérêt général.
En tant que fonctionnaire du ministère de la Justice, sa première mission est d’évaluer la situation sociale et familiale du mineur afin de compléter l’information des magistrats. La formation des éducateurs de la PJJ leur permet de poser un diagnostic, d’élaborer des projets d’insertion pour les mineurs confiés, voire de proposer des solutions éducatives susceptibles d’éviter l’incarcération.
S’il intervient en foyer ou en centre éducatif, l’éducateur devient le référent des jeunes tout au long de leur parcours judiciaire. Il partage leur vie quotidienne et s’assure de leur évolution positive, tant dans les relations qu’ils entretiennent avec leur famille que dans les internats scolaires ou professionnels dans lesquels ils sont inscrits.
S’il exerce en milieu ouvert, il évalue la situation familiale, aide les jeunes à résoudre leurs conflits familiaux, et assure la médiation avec les parents et l’institution scolaire.
Quel que soit son lieu d’exercice, l’éducateur de la PJJ s’inscrit dans un réseau d’acteurs sociaux et médico-sociaux avec lesquels il se concerte au quotidien. L’accompagnement des mineurs se fait lui-même systématiquement en lien avec les familles. Enfin, les investigations et le travail éducatif accomplis par l’éducateur font l’objet de rapports remis au juge.
Profil et compétences :
Comme tout professionnel de l’éducation spécialisée, l’éducateur de la PJJ doit posséder un sens de la pédagogie, une capacité à prendre du recul sur des situations complexes et une solidité personnelle pour fournir un repère stable aux personnes accompagnées. Mais un esprit de synthèse est nécessaire en raison de l’importance du travail de relation avec les magistrats.
Conditions d’accès / les prérequis :
L’entrée dans la fonction se fait en deux phases : un pré-recrutement sur concours, suivi d’une formation statutaire propre à la PJJ.
Deux concours externes sont organisés chaque année, l’un pour les titulaires du diplôme d'État d'éducateur spécialisé (entretien avec un jury), le second sur épreuves pour les titulaires d'un diplôme général de niveau Bac + 2 (la majorité des candidats reçus sont cependant d’un niveau Bac +3 à Bac +5).
En interne à l’administration, un concours sur épreuves est ouvert aux fonctionnaires justifiant d’au moins 3 années de service.
Enfin, un concours dit « de 3e voie » est réservé aux candidats justifiant d’une activité professionnelle d’au moins 5 ans dans le domaine éducatif, social, sportif ou culturel.
En 2012, seulement 150 postes ont été ouverts au concours sur le plan national.
La formation
Diplôme d’État de niveau III
Après réussite du concours, le candidat suit une formation rémunérée de 2 ans en alternance, soit 1 500 heures d’enseignement théorique dispensées par l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse de Roubaix, et 44 semaines de stages pratiques au sein de différents services de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse. Cette formation se concrétise par la soutenance d’un mémoire de pratiques professionnelles.
À l'issue de ces deux années, le titulaire du diplôme d'État d'éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse s'engage à servir l'État pendant au moins 5 ans.