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Les séjours de vacances en Protection de l’enfance : des contraintes aux bienfaits

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« Les séjours offrent aux enfants une expérience d’apprentissage dynamique leur permettant d’explorer de nouveaux environnements, favorisant ainsi leur développement social et émotionnel », souligne Laurence Dacquin, cadre à l’EPDSAE.

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[VACANCES ADAPTEES 10/19] Les vacances et notamment les séjours organisés en dehors des murs de l’institution sont l’occasion unique de sortir les enfants de leur tabloïd et de leur offrir un temps de répit, indispensable à leur épanouissement et leur bien-être.

S’échapper face au poids de la collectivité

Le pôle Petite enfance de Lille accueille des enfants âgés de 0 à 6 ans, confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) sous décision judiciaire ou administrative. Ils sont répartis dans différentes unités de vie en fonction de leur âge, mais également de leurs besoins. Accompagnés et encadrés, au quotidien par des équipes éducatives, ils partagent leur journée entre l’école, les jeux, les activités, les soins de nursing, les rencontres avec les familles... Toutefois, le bruit, la vie de groupe et l’obligation de suivre un horaire et une routine représentent des aspects exigeants. Une vie collective qui demande beaucoup d’adaptabilité pour un tout-petit.

En effet, un effectif conséquent, souvent augmenté par une suractivité, ne permet pas une attention individualisée toujours optimale, ce qui peut affecter le développement personnel de certains enfants. Les besoins spécifiques de certains enfants peuvent passer inaperçus face à d’autres qui adopteront un comportement inadapté pour obtenir davantage l’attention de l’éducateur. Trop souvent dans les réunions d’équipe ou à la lecture de nos cahiers de bord, il est stipulé les agissements négatifs des enfants au détriment des enfants qui respectent les règles établies. De plus, compte tenu du jeune âge du public accueilli, tous n’ont pas acquis de compétences sociales. Aussi, la vie en collectivité peut conduire à de la frustration et/ou des comportements agressifs envers l’adulte ou ses pairs.

Les séjours offrent aux enfants une expérience d’apprentissage dynamique leur permettant d’explorer de nouveaux environnements, favorisant ainsi leur développement social et émotionnel. Une expérience directe et immersive qui vient leur créer des souvenirs inoubliables dont les bienfaits sont visibles sur le long cours. Les enfants développent ainsi leur bien-être physique et mental, une certaine autonomie, de la confiance et de l’estime de soi nécessaire à leur épanouissement et à leur sérénité. Autant d’expériences qui viennent les nourrir psychiquement et qui serviront au développement de leur personnalité singulière. Ces échappées offrent une variété d’activités éducatives et ludiques conçues pour stimuler le développement cognitif des plus jeunes. Les jeux, les visites, les activités et la découverte de nouveaux lieux favorisent ainsi l’éveil de leur curiosité, le développement de leur imagination et l’amélioration de leur communication.

Des bienfaits indéniables mais des séjours bien trop limités

Un effectif réduit permet aux professionnels de leur offrir un soutien individualisé où chacun peut exprimer ses émotions. Les équipes formées à reconnaître et répondre aux besoins émotionnels peuvent ainsi les accompagner dans la gestion des traumatismes ou des situations stressantes vécues. Les interactions positives vécues par les enfants avec les professionnels, pendant le séjour, aident les enfants à développer des liens affectifs sûrs et sereins qui auront un impact durable. De plus, le partage d’expériences communes entre pairs renforce également la cohésion du groupe.

Même si les bienfaits des séjours sont indéniables pour les enfants confiés à l’ASE, ceux-ci sont fortement limités par les institutions qui doivent gérer des budgets de plus en plus contraints. A cela s’ajoutent les difficultés rencontrées par les équipes à trouver des lieux d’accueil acceptant un groupe d’enfants dits « placés ». Grand nombre de propriétaires ayant des préjugés quant aux comportements des enfants accueillis en Maison d’enfants à caractère social (MECS) ou refusant l’impossibilité de payer une caution et un paiement par mandat administratif, pour les établissements publics. La logistique complexe qu’impliquent les séjours : planning, organisation, transport... sont autant de freins à la réalisation de ce projet qui a pourtant fait ses preuves. Tous ces obstacles dissuadent certains établissements. Toutefois, ne perdons jamais de vue les nombreux avantages inhérents aux séjours de vacances en protection de l’Enfance et continuons à nous battre pour qu’un maximum d’enfants bénéficient de ces expériences enrichissantes.

Laurence Dacquin, cadre à l’EPDSAE

 

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