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Jeu, set et match

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« Pour accompagner la pratique sportive des personnes en situation de handicap, il est nécessaire de travailler en équipe pluridisciplinaire et de comprendre les enjeux collectifs et individuels », analyse Gilles Tessens, formateur et ancien aide médico-psychologique.

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[SPORT SANTE 17/21] Il est d’usage d’entendre qu’il est nécessaire pour le corps et l’esprit de pouvoir pratiquer une activité sportive. Il est pourtant difficile pour certaines personnes vulnérables de pouvoir y prétendre. Les raisons sont nombreuses. Les personnes atteintes de maladies et troubles psychiques, bien que physiquement aptes, ne dérogent pas à ce frein.

Identifier les besoins

L’association avec laquelle j’ai pu collaborer durant de nombreuses années a milité pour que l’ensemble des bénéficiaires puissent avoir accès à la pratique sportive, en fonction de leurs besoins, désirs, envies et difficultés psychiques envahissantes dans les actes de la vie quotidienne.

Passionné par les activités sportives, et en observant finement les besoins des personnes que j’ai pu accompagner, j’ai proposé avec l’accord des collègues, de la direction et du conseil d’administration, la pratique de plusieurs sports afin de répondre au mieux aux attentes et aux appétences d’un certain nombre de volontaires.

L’activité tennis, qui avait été mise en place quelques années auparavant et qui n’avait pas perduré, faisait partie intégrante de demandes récurrentes. J’ai décidé de reprendre contact avec le gérant du club de tennis qui accueillait les usagers avant mon arrivée au sein de l’association. Nous avons convenu d’un rendez-vous au sein du club, afin que je puisse lui présenter les attentes et les besoins des personnes que j’allais accompagner. Conquis par cette idée, il a accepté la présence des usagers, alors qu’au même moment des faits divers liés à des personnes souffrant de Schizophrénie dont celui de Pau étaient au cœur de l’actualité.

Très rapidement, les participants ont pu trouver leurs marques dans ce cadre serein, accueillant et proche de la nature, ou peu de passage de voitures ou promeneurs pouvaient venir perturber leur tranquillité et leur quiétude. L’activité s’est vite développée avec un nombre croissant d’inscrits et de créneaux, avec jusqu’à quatre terrains réservés par semaine. Au fil du temps, avec l’envie des participants, nous avons augmenté les objectifs individuels et collectifs (dépense physique, évolution du niveau de jeu, petits matchs amicaux, sortir de son domicile, échanger avec d’autres adultes...).

Une volonté commune

Afin de faire perdurer l’activité et qu’elle puisse être recensée comme telle pour le club et l’association, j’ai proposé de nouer un partenariat qui permettrait à chacun de pouvoir tirer profit de ce lien fort qui a pu naître. La direction et le club m’ont alors proposé de rédiger une convention avec des accords mutuels et de poser une date symbolique pour la contractualisation, au club de tennis, avec les bénéficiaires qui participaient à l’activité. Au préalable, j’ai averti les joueurs de la signature de la convention qui incluait un déjeuner dinatoire et la pratique ensuite du tennis.

La pratique du sport adapté prenait, à ce jour, une identité pour tous. Pour évoluer, et en échangeant avec le président du club, j’ai soumis l’idée que deux ou trois membres et adhérents et licenciés du club de tennis viennent échanger quelques balles avec les bénéficiaires. Le jour J, nous nous sommes tous retrouvés.

De cette convention est née, également, l’acceptation de la présence des personnes vulnérables au sein du club et il est arrivé au cours de certaines séances que les licenciés du club viennent participer avec les bénéficiaires aux entraînements prévus. Ce rendez-vous de sport adapté est devenu, au fil du temps, une pratique de sport partagé, au plus grand plaisir des adultes accompagnés.

Ainsi, pour accompagner la pratique sportive des personnes en situation de handicap, il est nécessaire de travailler en équipe pluridisciplinaire et de comprendre les enjeux collectifs et individuels. En prenant le temps de se connaître et de partager des moments, l’inclusion s’est imposée à nous. J’aurais également pu vous présenter d’autres activités collectives comme le football et le basket que nous avons mis en place avec des collègues et où les bénéficiaires ont pu participer à des tournois de sport adapté et surtout partagé. « Tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin ».

Gilles Tessens, formateur et ancien aide médico-psychologique

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