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Établissements de demain et responsabilité populationnelle

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« Étendre la responsabilité du tout un chacun s’entend probablement comme la clef de voûte des plateformes et en appelle logiquement à la proéminence de la responsabilité populationnelle », analysent Sarah Rodriguez et Éric Jullian.

Crédit photo EpsoMS
[POST-COVID 14/21] Rénovation de l’action sociale et médico-sociale, égalité des droits et des chances, « zéro sans solution », réponse accompagnée pour tous, désinstitutionalisation, Serafin-PH, Covid-19, autodétermination et inclusion… autant de termes qui ont fait évoluer, au cours des vingt dernières années, l’ensemble du cadre réglementaire et contextuel du secteur passant du modèle d’assistance à celui d’accompagnement pour concourir progressivement, au modèle inclusif et personnalisé.  

Logique de plateformes coordonnées 

Tant de mutations, et pourtant… La segmentation structurelle en établissements sociaux et médico-sociaux (plus de 80 catégories d’ESSMS répertoriés) pose encore aujourd’hui la question d’un système social et médico-social complexe, jonché de longueurs voire de lourdeurs et devenu presque inaudible dans un monde d’après Covid-19. 

Véritable appel à la réorganisation de l’offre, l’opportunité offerte par le législateur en 2017 relative à l’assouplissement des autorisations rend possible l’expérimentation de la logique de plateformes de services et de prestations coordonnées : il ne s’agit plus pour la personne en situation de handicap de trouver une place dans une offre et un fonctionnement existant, mais plutôt de bénéficier d’un accompagnement adapté, souple et évolutif.  

L’exemple de l’EpsoMS80 (Établissement public social et médico-social) et l’Epissos (Établissement public intercommunal de santé du Sud-Ouest Somme) en direction commune pour un ensemble complet d’établissements sociaux et médico-sociaux, ne fait pas exception et s’inscrit progressivement, dans la proposition d’une véritable plateforme de services et de prestations à disposition des adultes en situation de handicap. Les états de besoins, les réflexions internes et collectives ainsi que les actions menées autour de la transformation de l’offre depuis les années 2000 ont permis de dégager des dénominateurs indispensables à la conversion vers la plateforme de services. En effet, depuis de nombreuses années, ces deux organismes gestionnaires tendent à se structurer pour répondre aux besoins, identifient des chantiers préalables à la transformation et ont posé la première pierre par mise en place d’une fonction transversale. 

Lieux et espaces de transition 

Pensé au début des années 2000 pour préfigurer et expérimenter le travail transversal et de réseau, le Pôle d’insertion et d’accompagnement social (Pias), devenu aujourd’hui Service gestion parcours de vie (GPVIE) est composé d’une équipe pluridisciplinaire chargée notamment de la coordination des missions sociales, des projets individuels et de la mise en réseau interne et externe. En lien constant avec les structures, ce service interne transversal se veut être un véritable support en les soutenant à être des lieux et espaces de transition vers des dispositifs de droit commun, dans la perspective de permettre à de nombreuses personnes en situation de handicap d’accéder à davantage d’autonomie. Dans le prolongement, les établissements se confédèrent aujourd’hui à porter plus loin ce spectre. 

En effet, au-delà et parce que cette longue transformation implique des changements profonds tant sur les aspects structurels, humains, juridiques et financiers, les deux organismes gestionnaires ont initié récemment une démarche participative autour de la transformation en plateforme qui a conduit à un plan d’actions pour cheminer vers cette nouvelle organisation dégageant quatre grands axes pour lever progressivement les freins internes : perfectionner l’organisation humaine, repenser le management, le fonctionnement et instaurer de nouvelles pratiques et postures, améliorer le parcours de la personne accompagnée, consolider la stratégie et les partenariats territoriaux.  

Cette étude collective constate, en outre que même si les très attendus outils juridiques et financiers, entendus sous les termes « contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens » et « Serafin-PH » n’ont plus à démontrer leurs intérêts dans la transformation, la ré-interrogation des acteurs, tant à l’interne qu’à l’externe pèse tout autant dans la balance de la transformation. Repenser les missions pour amener à la proposition d’un seul parcours de prise en charge dans des services fusionnés et mutualisés implique un véritable changement de paradigme. C’est par là même que le poids de la résistance au changement s’épaissit et qu’il implique un véritable travail de décloisonnement rompant avec la construction historique des établissements sociaux et médico-sociaux, de leurs professionnels et de leurs partenaires spécialisés et experts dans leur domaine de compétences. En somme, étendre la responsabilité du tout un chacun s’entend probablement comme la clef de voûte des plateformes et en appelle logiquement à la proéminence de la responsabilité populationnelle. 

Sarah Rodriguez, directrice adjointe en charge des affaires réglementaires, qualité, communication et Éric Jullian, directeur d’établissements EpsoMS-Epissos

 

 

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