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Des vacances dites « thérapeutiques »

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« Les séjours de vacances viennent compléter des expériences d’activités en extérieur : bistrot, restaurant, club photo, en tout petit groupe de quatre ou cinq personnes dont deux professionnels », explique Louis Ploton, psychiatre, Professeur émérite de gérontologie.

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[VACANCES ADAPTEES 2/19] Quitter l’institution – ne serait-ce que quelques jours – va favoriser une nouvelle dynamique pour la personne malade mais aussi pour la relation entretenue avec les soignants. C’est l’occasion de rebattre les cartes et de prendre un peu de recul.

S’inscrire dans une stratégie de changement

On a tendance à qualifier beaucoup d’activités de thérapeutiques sans savoir pour autant sur quels leviers elles s’appuient. D’une manière générale, les vacances sont l’occasion d’une rupture des habitudes. Faisant vivre dans un milieu différent, elles permettent de s’expérimenter soi-même potentiellement différent. En « faisant du bien », elles peuvent conjoncturellement avoir une fonction thérapeutique, comme nombre de situations, mais sans être pour autant des psychothérapies, au sens classique du terme.

En psychiatrie, on n’en parle pas moins encore (avec l’administration) de camps thérapeutiques à propos d’une semaine pour six patients et quatre soignants. Cela conduit à faire des choses inhabituelles : faire le marché, se promener en calèche et bien d’autres activités simples, sans omettre les tâches ménagères réalisées ensemble.

Cela peut s’inscrire dans une stratégie de changement au sein d’institutions déshumanisantes. Il s’agit de créer des petits espaces d’appartenance où soignants et soignés peuvent retrouver les mêmes relations que dans la « vraie vie ».

S’extraire de l’institution, même pour quelques jours

Les séjours de vacances viennent compléter des expériences d’activités en extérieur : bistrot, restaurant, club photo, en tout petit groupe de quatre ou cinq personnes dont deux professionnels. C’est une façon de faire une pause et de « changer de vie » en faisant « comme tout le monde » tout en pouvant se reposer sur des professionnels.

Il s’agit en effet d’offrir un étayage personnalisé fiable à des personnes pour qui l’extérieur est devenu anxiogène, après une vie ritualisée, des mois voire des années, à l’abri des murs d’un hôpital. Ce qui implique, pour les accompagnateurs une réflexion qui en tienne compte.

Cela peut concerner des malades d’Alzheimer ou des psychotiques vivant en hôpital psychiatrique depuis si longtemps que personne ne voit plus en eux que des sujets incapables d’aller vers une autre vie. On observe pendant ces vacances :

  • la découverte de facultés potentielles insoupçonnées chez certaines personnes ;
  • un changement de regard des soignants avec la possibilité d’envisager de nouveau projets institutionnels et de sortir du sentiment d’être dans une impasse ;
  • Sans exclure la possibilité pour certains patients de tester la fiabilité du dispositif avec des conduites plus ou moins affolantes pouvant tenir autrui à distance.

Ces changements de comportements sont à regarder dans tous les cas comme les fruits d’une nouvelle dynamique de groupe libérée des contraintes de l’institution mais confrontée aux règles communes de la vie sociale.

Louis Ploton, psychiatre, Pr. émérite de gérontologie

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