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Adaptation au quotidien

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« Je préfère parler d’adaptation du sport, plutôt que de sport adapté, dans le sens où dans mon idéal tout devrait être envisageable et accessible », confie Manuela Deparis, monitrce-éducatrice.

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[SPORT SANTE 2/21] Les missions de l’équipe éducative sont principalement d’être aux côtés des résidents et ainsi de les accompagner dans les actes de la vie quotidienne en leur apportant un étayage favorisant l’inclusion. Les activités sportives de médiation sont un excellent support favorisant et écoutant les attentes et les envies.

 

S’adapter à tous

Je préfère parler d’adaptation du sport, plutôt que de sport adapté, dans le sens où dans mon idéal tout devrait être envisageable et accessible. Dans les actions menées, je fais participer chaque année depuis onze ans, seize résidents à une journée Handi-voile. Ce rendez-vous est organisé par le Rotary Club de l’Oise.

Les participants peuvent s’essayer à la voile, au catamaran, au pédalo, au canoë kayak, à la pirogue... avec des bénévoles maîtrisant la navigation. Cette présence les rassure et leur offre la possibilité de tout tester mais aussi de ressentir de nouvelles sensations. C’est aussi l’occasion de faire de nouvelles rencontres. Et pour cause, différents établissements répondent présent avec des personnes ayant différents types de déficiences. Tout est possible dès lors où il y a adhésion et l’envie de la personne, qu’elle soit non voyante, ou ayant des problèmes de mobilité. Cette journée est pour tous et adaptée à tous.

Au cours de cet évènement sportif, plusieurs axes de travail sont mis en lumière : la confiance à l’autre, l’environnement non habituel, les conditions météorologiques et ses aléas. Il arrive qu’il n’y ait pas assez de vent, qu’il y en ait trop... Une année une mini-tornade est apparue au même moment où les résidents naviguaient. Cela fait de jolis souvenirs et de belles histoires à raconter ensuite au foyer et aux familles.

L’accès aux bateaux se fait sur un pont mobile. Le fait de se « voir tanguer » est peu rassurant, il faut alors avancer et ne pas perdre l’objectif de vue. Une fois arriver devant le bateau, il faut s’installer après s’être équipé de gilets de sauvetage. Rien que de l’enfiler et certains angoissent déjà. Le parcours n’est pas fini, reste à enjamber, à tenter de s’asseoir, à équilibrer les poids sur les bancs où les pieds sont souvent déjà un peu dans l’eau. Certains demanderont que je reste avec eux, d’autres en revanche au fil du temps ont pris confiance et partent seuls, reconnaissant certains bénévoles.

Cette activité, si peu ordinaire pour eux, est devenue un rendez-vous incontournable et attendu pour la rentrée de septembre chaque année. A la fin de la journée, un diplôme est attribué à chaque participant avec un tee-shirt. Ce ne sont pas des détails mais autant de signes d’appartenance.

Quand la randonnée rime avec inclusion

Dans les sports qui s’adaptent aux handicaps, nous proposant le rendez-vous « randonnée ». Cette activité a évolué au fil des années au regard de l’organisation et du profil des résidents. En effet, nous étions deux professionnelles à encadrer les sorties au début, mais il a fallu repenser l’organisation et ainsi créer des groupes plus homogènes selon les capacités de chacun afin de satisfaire le plus grand nombre et éviter les frustrations. Chaque dimanche où je travaille, j’accompagne huit personnes au cours d’une randonnée. Étant la seule encadrante, il faut vraiment évaluer au préalable plusieurs paramètres. Le temps, le parcours qui change quasiment à chaque fois, les personnes inscrites et leurs conditions physiques. Nous faisons une marche qui varie entre 6 et 10 kilomètres.

Depuis quelques années, nous avons pris l’habitude de nous joindre à un club où les adhérents nous ont « adoptés ». L’inclusion prend ici tout son sens. Des binômes de marche se sont formés au fil des années au travers de liens qui se sont créés. Les Pour pouvoir parcourir de telle distance, les participants doivent accepter de se lever tôt un dimanche matin après une semaine de travail en ESAT. Ils doivent anticiper ce moment en se préparant : son sac à dos, gourde, gilet réfléchissant en période de chasse.

Ce club dynamique a voulu, en 2023, organiser un événement reconnu par la FFR (fédération française de la randonnée pédestre). Une randonnée challenge avec trois parcours proposés de 5, 12 et 21 kilomètres. Les résidents ont voulu par leur présence et investissement aider le club. Ils se sont positionnés et ont géré l’accueil des marcheurs, offert une collation, et orienter dans les différents parcours affichés. A midi, ils se sont attelés à réaliser les sandwichs pour l’ensemble des bénévoles en prenant en compte mieux que quiconque les différences entre les végétariens ou ceux qui avaient des régimes particuliers. Ils ont cette culture de la différence.

Se présenter à l’autre et se sentir utile, voilà pour les objectifs atteints. Tous ont une identité, une reconnaissance dans ce club. Et au cours de ce rendez-vous FFR, ils ont pu les valoriser aux yeux d’inconnus. Des personnes souffrant de troubles psychiatriques se sont surpassées.

L’établissement dans lequel je travaille ne nous donne pas de limite dans l’organisation des activités sportives. Nous sommes là pour répondre aux demandes, qui varient entre le patin à glace, le karting, les sports collectifs (football et handball). Les seules limites sont celles que nous nous imposons. Nous avons fait le choix de ne pas nous en mettre et d’accompagner les usagers là où ils en ressentent l’envie.

Manuela Deparis, monitrice-éducatrice

 

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