2.700 alertes pour un meilleur accompagnement des bénéficiaires
La solution est opérationnelle en Seine-Maritime depuis 2021. Nos 1.300 professionnels génèrent plus d’1,2 million appréciations par an et l’outil vigilance plus de 2.700 alertes. Les vingt coordinatrices de parcours, avec l’appui de plus de 800 partenaires ADMR, résolvent les problèmes rencontrés au domicile.
Ce service a complètement changé nos prises en charge et notre organisation.
Cet accompagnement permet des retombées sur les bénéficiaires et leurs aidants, sur les professionnels et une étude d’impact menée par un cabinet externe a clairement fait remonter les éléments suivants :
- Une efficacité renforcée du repérage ;
- Une identification plus exhaustive des besoins ;
- Des démarches d’accès aux solutions plus claires et fluides ;
- Une amélioration de la qualité de la prise en charge ;
- Un bien-être accru des aidés et de leurs proches ;
- De meilleures conditions de travail des professionnels.
Les retombées de l’amélioration de la prise en charge jouent sur les conditions de travail des équipes internes. Cette meilleure coordination et des échanges accrus ont permis :
- Un gain de temps et d’efficacité : la coordinatrice s’occupe des situations chronophages à travers une action conjointe permettant d’avancer vers un même objet et son suivi approfondi proposé aux bénéficiaires.
- D’exercer dans de meilleures conditions, avec de meilleurs résultats : ce gain de temps et en efficacité se traduit, pour les professionnels internes et externes, par un soulagement dans le travail et une amélioration de l’accompagnement proposé aux bénéficiaires.
- Le partage de la responsabilité morale des professionnels avec la confrontation des regards, la décision partagée et l’atténuation des doutes.
- La valorisation des professionnels d’intervention à domicile : l’application Vigilance accorde aux professionnelles d’intervention un rôle central dans le repérage et le suivi qui rapportent une écoute de la coordonnatrice et des retours rapides, traduisant la valorisation de leur point de vue.
Un réseau mobilisé face à des situations complexes
Les impacts de ces dispositifs sont énormes pour les bénéficiaires, les professionnels mais aussi au niveau de notre organisation. Les associations ADMR de Seine-Maritime gèrent aujourd’hui plus de 1.500 nonagénaires et centenaires. Le pourcentage de GIR 1 & 2 est passé à 44 % (alors qu’il est habituellement entre 20 et 30 % dans les services à domicile en France). Cette réalité a une incidence sur nos missions, car si nous prenons en charge les cas « plus lourds », cela impacte nos interventions avec des pourcentages d’accompagnement le week-end plus importants et des interventions plus nombreuses par personne aidée mais plus courtes.
Concrètement, cette donnée joue aussi sur la reconnaissance de la compétence de nos salariés, puisque ceux-ci doivent avoir des compétences plus importantes que dans d’autres services et donc avoir une reconnaissance de cette compétence plus forte (conformément à la convention collective)... avec pour conséquence des coûts de prise en charge plus importants et tout un réseau organisé pour accompagner les situations les plus « lourdes » et complexes. L’ADMR de Seine-Maritime est d’ailleurs de plus en plus sollicitée et nous constations actuellement une croissance de 13 % de notre activité, suivant la hausse des demandes. Au-delà de la satisfaction que nous éprouvons, encore faut-il pouvoir financer notre organisation. Le surcoût occasionné, s’il n’était pas pris en charge par le Département, serait impacté aux bénéficiaires. Il est pris en charge pour la Seine-Maritime, mais pour combien de temps ?
De plus, ayant été la première Fédération à déployer l’ensemble du dispositif Autonomo’Vie, nous avons été extrêmement sollicités pour partager notre expérience que ce soit avec la Directrice de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, des députés, à une multitude d’institutions qui nous soutiennent (Conseil départemental, ARS, Malakoff Humanis, Crédit Agricole, ALMA 76, Gendarmerie Nationale, à d’autres professionnels ou d’autres fédérations.
Mais quel plaisir de pouvoir répondre à la question que l’on se pose tous : oui, on peut bien vivre à son domicile et de mieux en mieux grâce à ce type d’accompagnement partenarial.
Olivier Savier, directeur général Fédération ADMR Seine-Maritime