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Faire confiance aux professionnelles de terrain, celles qui savent

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« Faire confiance aux professionnels du terrain est sans nul doute le meilleur moyen de détecter les signes de vulnérabilité et permet ainsi d’agir en conséquence », estime Antoine Blondel, leader d'Autonhome.

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[REPERAGE DES VULNERABILITES A DOMICILE 1/19] Les services à domicile (SAAD) accompagnent des personnes en perte d’autonomie. Si on peut s’interroger sur le rôle d’alerte et sur les outils mis à disposition des équipes de terrain, le mieux est de leur faire confiance, de les écouter et de leur apporter un soutien quand elle sonne l’alerte.

Observation fine face aux signes qui doivent alerter

Repérer les signes de vulnérabilité chez une personne âgée nécessite une observation attentive de divers aspects de leur santé et de leur bien-être. Quels sont-ils ?

Les changements physiques

  • Perte de poids significative sans raison apparente ;
  • Difficultés à se déplacer, à se lever ou à marcher ;
  • Apparence générale de négligence personnelle (vêtements sales, cheveux non peignés, etc.).

Les signes de santé mentale et émotionnelle

  • Isolement social accru ;
  • Confusion, désorientation ou mémoire défaillante ;
  • Changements d’humeur fréquents ou extrêmes ;
  • Dépression manifeste ou détresse émotionnelle.

La santé physique

  • Difficultés à accomplir les tâches quotidiennes, comme se nourrir, s’habiller ou se laver ;
  • Problèmes de sommeil fréquents ou changements significatifs dans les habitudes de sommeil ;
  • Douleurs persistantes non traitées.

Les négligences domestiques

  • Conditions de vie insalubres ou dangereuses à domicile ;
  • Manque de nourriture adéquate ou de médicaments essentiels ;
  • Incapacité à gérer les tâches ménagères de base.

Les problèmes financiers

  • Difficultés à payer les factures ou à gérer l’argent ;
  • Signes d’exploitation financière par des tiers.

Les signes de dépendance

  • Perte d’autonomie dans les activités quotidiennes ;
  • Besoin croissant d’aide pour les tâches quotidiennes ;
  • Chutes fréquentes ou peur de tomber ;
  • Négligence de la prise de médicaments prescrits ;
  • Difficultés à suivre les conversations ou à entendre correctement.

S’appuyer sur les professionnels qui savent

On le comprend vite, il est très difficile de détecter tous ces signaux sans être au quotidien auprès de la personne. Et pouvoir les détecter, c’est bien, mais suivre leur évolution c’est mieux. Nous avons décrété que seules les auxiliaires de vie étaient les accompagnantes des bénéficiaires. Au-delà du signal de reconnaissance envoyé, jamais la parole d’une fonction support/administrative ne prend le dessus sur la décision d’une auxiliaire de vie. Ce sont les gens qui font qui savent.

La confiance retrouvée, la liberté de parole acquise, tous les ingrédients sont là pour que l’auxiliaire de vie puisse détecter, voir, observer et donc agir au plus vite pour retarder autant que faire se peut l’institutionnalisation du bénéficiaire.

Chaque jour qui passe auprès d’une personne vulnérable permet à la professionnelle de terrain de détecter les signes avant-coureurs d’une perte d’autonomie et de mesurer son évolution. Ce qui évite parfois des décisions hâtives de placement alors que c’était juste une « mauvaise période ».

Les nouvelles technologies peuvent aussi être utiles comme le système Présage qui associe observations et intelligence artificielle (1).

Pour un SAAD organisé de façon pyramidale, on constate très souvent un désengagement des auxiliaires de vie car chaque jour, la direction leur demande simplement « d’exécuter le planning établi ». Pas la peine de gérer, l’équipe administrative qui sait, ou plutôt qui croit savoir règlera le problème.

Le résultat produit est alors médiocre car il existe une grande déperdition entre ce qu’a constaté l’auxiliaire de vie et le rapport qu’elle en a fait auprès de sa hiérarchie.

La reconnaissance comme arme de prévention

Il existe, de surcroît, un réel dommage collatéral, c’est l’absence de reconnaissance pour la professionnelle de terrain alors même que d’après tous les sondages, la demande de reconnaissance est LA demande numéro 1 de ces dernières.

En apportant cette reconnaissance directe aux auxiliaires via l’organisation en équipe, elles s’emparent davantage de leur métier, de leurs responsabilités. Elles prennent (reprennent, devrais-je dire) leur métier à cœur et cela fait sens pour elle.

Résultat, elles se réapproprient leur métier et décuplent leur taux de vigilance auprès de leurs bénéficiaires. Elles sont alors beaucoup plus sensibles aux signaux faibles, précurseurs de la vulnérabilité.

Une fois les signaux détectés, on constate dans bien des cas qu’elles gèrent la problématique seules, avec leurs compétences acquises et surtout avec l’intelligence du cœur. Pour une problématique plus grande, elles n’hésitent pas à en référer à leur coordinateur ou comme chez Autonhome à leur infirmière coordinatrice.

Souvent pour solliciter juste un avis, parfois pour un transfert de décision, l’équipe encadrante prenant alors le relais.

Accompagner un être humain est d’une complexité sans nom, ne rajoutons pas des process/procédures à cette complexité. La relation directe, simple, pragmatique, débordant de bon sens et d’humanité avec l’auxiliaire est je crois, la seule et unique voie à suivre. Faire confiance aux professionnels du terrain est sans nul doute le meilleur moyen de détecter les signes de vulnérabilité et permet ainsi d’agir en conséquence.

Antoine Blondel, leader d’Autonhome

 

Note de bas de page

(1) https://presage.care/

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