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Quand l'animal participe à l'intégration sociale

Article réservé aux abonnés Conseils de Pros

Travail réalisé en équipe entre Emmanuel Doumalin, directeur d'Umanima, et son terre-neuve Perso.

Crédit photo DR
[MEDIATION ANIMALE 21/23] Désormais reconnue et validée par la Haute autorité de santé dans le cadre des interventions non médicamenteuses, la thérapie assistée par l’animal (ou médiation par l’animal) nécessite une formation préalable de l’intervenant. Elle interroge aussi les pratiques des soignants en privilégiant la médiation vers la nature et le vivant.

 

Des principes et des résultats

La thérapie assistée par l’animal (TAA) s’appuie sur le lien affectif naturel qui unit l’homme à l’animal par l’envie de faire « AVEC et POUR lui ». La stimulation est instantanée grâce à l’interaction avec l’animal, qui cherche naturellement la caresse et le jeu. Elle vise à améliorer l’autonomie et le mieux-être des personnes par le biais d’un animal médiateur qui permet l’Accordage, selon le psychologue Daniel Stern, entre un intervenant et un participant. Les programmes sont adaptés en fonction de la spécificité du public. Le but est de développer l’autonomie et la valorisation individuelle, transposables en dehors des séances, dans le contexte et l’environnement de vie, afin d’optimiser l’autonomie et le mieux-être.

Chaque usager bénéficie d’un projet individualisé, avec des objectifs opérationnels personnalisés. Les exercices sont conçus sur les principes de l’adhésion, de la coopération de la personne accompagnée et axés sur le « prendre soin » auprès de l’animal qui se place dans une relation triangulaire avec le participant et l’intervenant. La TAA permet une grande variété́ de stimulations et constitue une approche globale qui vise au maintien ou au développement de l’autonomie physique, cognitive et/ou socio-affective. Elle tend à la mise en mouvement globale adaptée :

  • Physique, en fonction des capacités de la personne « à agir » : équilibre/posture/prévention des chutes, tonus/respiration, adresse/coordination, dissociation, amplitude.
  • Cognitive, en fonction de sa compétence à « comprendre et organiser » : mémoire, praxie, gnosie, repérage espace-temps, latéralité/schéma corporel, compréhension/assimilation.
  • Psycho-affective, en fonction de ses aptitudes à « s’autoriser à faire » : estime de soi, communication, attention/concentration, habilités sociales, perception corporelle, émotion/affect.
  • Sensorielle en fonction de ses capacités à percevoir : odorat, toucher, audition, vision.


L’animal médiateur stimule cinq compétences définies par le professeur des universités et directeur de recherche à l’Inserm, Hubert Montagner :

- L’attention soutenue (auprès de l’animal) ;
- L’élan à l’interaction (faire avec l’animal) ;
- Les comportements affiliatifs (faire pour l’animal) ;
- L’organisation structurée et ciblée du geste (prendre soin de l’animal) ;
- L’imitation (reproduire des actions ou attitudes auprès de l’animal en imitation de l’intervenant).

Reconnaissance de la pratique et nécessaire formation

Les professionnels des établissements sociaux, paramédicaux, de santé ou d’insertion peuvent se retrouver confrontés à des difficultés pour mobiliser les personnes qu’ils accompagnent en raison par exemple de la surconsommation de certains médicaments (anxiolytique, antidépresseur...), de difficultés à obtenir l’adhésion à leur protocole de soins, à entrer en relation sans levier motivationnel, à diminuer l’anxiété lors des entretiens duels et suivis, à acquérir de la confiance et identifier ses compétences par l’agir, apaiser et canaliser les troubles psychomoteurs...

C’est pour ces raisons que les praticiens en TAA doivent être formés, certifiés et outillés. Pour acquérir les compétences d’intervenir auprès de publics fragilisés et/ou avec des besoins spécifiques, il est important de savoir créer des situations adaptées au niveau de la collaboration des participants, en ayant leur adhésion pour le prendre soin auprès de l’animal et avec des objectifs individualisés en lien avec leur besoin d’autonomie.

Pour une construction méthodologique et individualisée des séances, il est nécessaire d’être sensibilisé à l’analyse des besoins, d’avoir acquis des outils méthodologiques qui ont pu être éprouvés dans des études de cas cliniques et validés dans le cadre d’études externes (thèse de médecine, mémoire de psychologie, de psychomotricité...).

La formation permet de transmettre les compétences nécessaires à l’acquisition de ces méthodes. C’est d’ailleurs par la certification de ces compétences que les institutions peuvent identifier les aptitudes du prestataire à exercer la médiation par l’animal de manière éthique et professionnelle.


Les trois compétences nécessaires sont de savoir :

  • Prendre soin de son animal de médiation et construire la coopération avec lui.
  • Construire et mener un projet individualisé.
  • Maitriser les techniques avancées dans le cadre d’un programme thérapeutique.

Les formations doivent être construites et menées par des formateurs ayant mis en place des actions de recherche et développement, évaluées par des études externes de ces pratiques, assurant ainsi une évaluation qualitative et quantitative des résultats obtenus auprès des participants. Elles doivent permettre d’accéder à l’autonomie de l’intervenant à collaborer avec son animal partenaire dans le respect des conditions de son bien-être et de sa sécurité. Elles doivent valider la compétence d’analyse des besoins de chaque participant et la construction de situations stimulantes et valorisantes auprès de l’animal. L’enjeu est de transposer les acquis dans l’environnement et l’organisation de vie de la personne.

Des médiations en lien avec la nature et le vivant

Cette connexion avec soi en passant par la rencontre avec les animaux se développe aussi par la remobilisation en lien avec la nature. A travers des ateliers de création et la gestion d’espaces naturels, de production de légumes à destination des animaux, de plantations d’arbres, d’éducation au respect de la nature… l’usager se réapproprie des gestes, des attitudes, de la confiance et de l’estime de soi. Cela contribue à renforcer son autonomie : mémoire, repérages spatiaux temporels, latéralité, schéma corporel, compétences physiques, etc.

Un lieu d’accueil nature offre un cadre apaisant. Chaque personne accompagnée peut trouver une place qui la responsabilise et la valorise. Elle peut participer à la vie et au fonctionnement en partageant ses connaissances et compétences respectives... avec l’ambition de mieux gérer ses émotions, ses impulsions pour faciliter leur intégration sociale sur site et aussi dans leur contexte de vie.

Définitions

La médiation animale regroupe l’ensemble des activités en lien avec la relation à l’animal et qui permet des interactions positives avec l’humain.

La Thérapie Assistée par l’Animal (TAA) ou médiation par l’animal est une méthode d’intervention à visée thérapeutique pratiquée par des professionnels des secteurs de la santé, du social, du paramédical, de l’insertion qui ont suivi une formation de spécialisation en médiation par l’animal.
 

Emmanuel Doumalin, directeur d’Umanima et d’Umanima Formation

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