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Des robots animaloïdes en complément des équipes de terrain

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« Les études les plus robustes ayant investigué l’impact des robots animaloïdes concernent le robot PARO. Elles mettent en évidence une diminution significative de certains troubles psycho-comportementaux (anxiété, dépression, agitation) et une amélioration de la qualité de vie », expliquent Maribel Pinot, docteur en psychologie et Anne Sophie Rigaud, professeure de médecine gériatrique.

Crédit photo Broca Living Lab
[MEDIATION ANIMALE 18/23] Outils de prise en charge non médicamenteuse pouvant reproduire les bienfaits de la zoothérapie auprès des personnes souffrant la maladie d’Alzheimer (MA) ou de syndromes apparentés, les robots animaloïdes ne doivent pas être considérés comme une solution de remplacement des professionnels.

 

Que sont les robots animaloïdes ?

Les robots animaloïdes sont une catégorie de robots sociaux qui combinent des technologies informatiques interactives et adaptatives et une apparence qui imite certains aspects d’animaux (chiens, chats, phoque…). Ils sont équipés de différents capteurs (tactiles, lumineux, auditifs, de posture…), grâce auxquels ils peuvent réagir aux sons, aux mouvements, aux caresses. Il existe plusieurs types de robots sociaux animaloïdes. L’un des plus utilisés est le robot PARO, dont l’apparence rappelle un bébé phoque. Les choix de design (l’arrondi des yeux, l’aspect doux et soyeux de la fourrure) facilitent l’assimilation du robot à une entité bienveillante et suggèrent à l’utilisateur d’adopter une position active de protection vis-à-vis du robot.

On utilise également d’autres robots animaloïdes ayant la forme d’un chat, d’un chien ou encore d’un dinosaure (JustoCat, Joy for All companion pets, Pleo, Aibo). A la différence d’autres robots sociaux ou d’assistance, ils n’effectuent aucune tâche ou service pour les utilisateurs. Certains d’entre eux, tels que le chien AIBO, le bébé dinosaure Pleo et le bébé phoque Paro, sont censés acquérir de nouveaux comportements au fil du temps et des interactions avec les utilisateurs.

Une intervention pour qui ?

Le robot animaloïde est généralement proposé aux personnes atteintes de la MA ou d’une maladie apparentée et qui ont des troubles du comportement (patients anxieux, agités ou agressifs ou déambulants) ou des troubles de la communication et de l’interaction sociale (patients en retrait ou qui ont besoin d’être encouragés pour participer à une conversation).

Il peut également être utilisé pour soulager la douleur et/ou le stress des patients, sans que ceux-ci ne souffrent de troubles cognitifs (c’est le cas des personnes hospitalisées dans les services oncogériatriques). Enfin, la médiation robotique peut améliorer la qualité de vie, la relation soignant-soigné ou la relation avec les familles (s’appuyer sur PARO pour communiquer autrement, « sortir » des sujets de conversation habituels).

Les objectifs de cette forme de prise en charge sont d’améliorer les troubles du comportement (anxiété, dépression, apathie, agitation, agressivité, déambulation, etc.), de soulager la douleur et/ou le stress, de favoriser la communication et les interactions sociales et de contribuer au bien-être et la qualité de vie des patients.

Pour quels résultats ?

Les études les plus robustes ayant investigué l’impact des robots animaloïdes concernent le robot PARO. Elles mettent en évidence une diminution significative de certains troubles psycho-comportementaux (anxiété, dépression, agitation) et une amélioration de la qualité de vie.

Pour d’autres auteurs, PARO favoriserait la communication, le contact verbal et tactile et jouerait le rôle d’un « facilitateur social ». Il pourrait également diminuer les manifestations comportementales de la douleur et soulager la charge de travail subjective des soignants.

La majeure partie des patients acceptent volontiers de participer à ce type d’interventions, 10 à 20 % peuvent les rejeter (désintérêt, anxiété, sentiment d’infantilisation…). Comme pour tout type d’accompagnement non pharmacologique, ce refus à l’activité doit évidemment être respecté. C’est pourquoi son recours doit être encadré par des professionnels de santé formés à l’utilisation des robots animaloïdes.

Il peut survenir un attachement excessif au robot notamment à PARO avec des difficultés liées à la séparation avec l’objet. Elle est habituellement transitoire et les soignants peuvent mettre en œuvre différentes stratégies pour éviter ce problème ou y remédier

Son usage ne se substitue pas aux techniques de prise en charge habituelles. En effet, on utilise le robot comme une ressource supplémentaire dont disposent les professionnels de la gériatrie pour faciliter la réalisation de leurs tâches et de leurs missions.

 

Maribel Pino, docteur en psychologie cognitive et directrice Broca Living Lab, et Anne-Sophie Rigaud, professeure de médecine gériatrique et chef de service, Université Paris Cité et Hôpital Broca, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris

 

Quel mode d'utilisation

- En groupe (favoriser les interactions sociales et l’engagement) : les séances se font dans un endroit connu et calme. Les participants sont placés autour d’une table et à hauteur du robot afin de faciliter l’interaction verbale et tactile avec celui-ci. Un premier tour de table est proposé par le professionnel pour se présenter et favoriser la dynamique du groupe. Plusieurs thématiques d’ateliers peuvent ensuite être choisies autour du robot (réminiscence, chant, écriture, dessin…).

- En individuel (diminuer la douleur et améliorer la relation soignant-soigné) : les séances se font à l’occasion d’un soin douloureux et/ou difficile (toilette, mobilisation). Le soignant propose au patient de garder le robot pendant le déroulé du soin tout en lui montrant au préalable comment interagir avec (le caresser, le prendre dans ses bras, lui parler, etc.). Le robot permet de proposer une activité induisant de la détente au patient et une distraction vis-à-vis de la situation aversive de soin.

 

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