L’animal s’adapte aux situations, aux personnes
J'interviens depuis juillet en duo avec ma chienne berger australien Poussière.
Au Pasa, les bénéficiaires sont encore bien toniques, d’une séance à l’autre, ils ont oublié le chien mais très rapidement ils sont à l’aise et participent volontiers aux activités et évoquent leurs souvenirs. J’ai remarqué que même les résidents qui expriment leur peur du chien vont très facilement vers Poussière qui est très douce et aime beaucoup se faire câliner.
En UVP, les usagers ont moins de mobilité, nous travaillons donc différemment. Poussière est en liberté et va à la rencontre des résidents en salle commune mais également en chambre. Elle s’adapte à la personne qu’elle croise qu’elle soit en fauteuil, déambulateur, béquilles...
Si un des résidents est en fin de vie, elle entre automatiquement dans la chambre sans que je lui dise quoi que ce soit, (sûrement son 6e sens), elle va poser très délicatement sa tête sur le bord du lit. Nous avons vécu un moment très fort avec un patient qui n’ouvrait plus les yeux depuis plusieurs jours et qui au ressenti du chien les a ouverts. Un des enfants présents à ce moment-là a eu le temps de capturer cet instant où son papa et Poussière se sont regardés et nous a remerciés chaleureusement pour cette dernière photo.
D’autres résidents sont alités ; de passer un moment individuel avec eux leur apporte beaucoup de réconfort ainsi qu’à leurs proches. D’ailleurs quand nous arrivons dans l’Ehpad les familles reconnaissent Poussière, viennent la caresser et demandent dans quel service nous sommes pour savoir s’ils nous croiseront. Son nom est bien mieux retenu que le mien !
Écouter les réserves et rassurer
Les établissements peuvent émettre des réserves concernant notamment la question liée à l’hygiène et pour laquelle j’attache une attention toute particulière avant mes séances : brossage, nettoyage du museau, des pattes et toilettage régulier par une professionnelle. D’autres questions se posent sur le gabarit de l’animal, l’éducation et la formation de l’intervenant.
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Est-ce que tout chien peut être médiateur et dans toute institution ? Ma réponse est non. D’ailleurs, Poussière est la seule de mes trois chiens à venir en Ehpad car elle est extrêmement douce et calme. Les deux autres m’accompagnent dans d’autres établissements où les publics et les besoins sont différents (centre de rééducation, détention…).
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Ne vaut-il mieux pas privilégier un petit chien au contact d’un public fragilisé ? Réponse négative. Ce qui compte le plus, c’est le caractère et la façon d’être de l’animal (son éducation et sa vie sociale). Mes animaux vivent avec moi et continuent à voir régulièrement un éducateur, un vétérinaire, un ostéopathe...
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Le choix de la formation est-il important ? Bien sûr. Celle que j’ai choisie (présence animale formation) s’appuie sur la prédominance de la pratique avec des intervenants en situation de handicap et des formateurs expérimentés, ce fut une vraie révélation pour moi.
Ces deux lieux d’intervention (le Pasa et les UVP) m’apportent beaucoup : échanges, regards, sourires, es rires au cours des ateliers. Poussière n’est pas un chien visiteur, elle fait partie durant ses venues du lieu de vie. Elle est à la fois le chien des résidents, l’amie à autres pattes, l’oreille attentive, la copine de jeux, la patte apaisante pour les familles...C’est ce qui me conforte au quotidien, sans oublier l’ensemble du personnel qui est à chaque fois très bienveillant.
Élodie Sessa, intervenante en médiation animale
