Retour aux résultats
Socio-esthéticienne
« Notre rôle est d’aider les personnes fragilisées à se réapproprier un corps qui a été, ou est encore, maltraité, en dispensant des soins qui contribuent à un mieux-être dans leur tête et dans leur corps. »
Léa Pitaud, socio-esthéticienne
MISSIONS
La socio-esthétique trouve ses racines dans les années 1960-1970 en France, à l’initiative d’esthéticiens ayant commencé à intervenir bénévolement auprès de patients hospitalisés. La reconnaissance croissante de l’impact positif des soins esthétiques dans ce cadre et l’émergence d’initiatives visant à les utiliser comme outil de réinsertion des personnes fragilisées incitent la profession à se structurer dès les années 1980.
Aujourd’hui, le métier de socio-esthéticien séduit de plus en plus. Leur mission principale ? Prodiguer des soins esthétiques dans le but d’améliorer le bien-être physique et psychologique de personnes fragilisées physiquement, psychiquement ou socialement. Soin du visage, maquillage, pose de vernis, massage… si les outils utilisés empruntent à la pratique esthétique classique, la particularité de la socio-esthétique est de combiner les soins avec une approche sociale et thérapeutique.
Ainsi, en cancérologie, où la place d’un socio-esthéticien est très courante, ce dernier joue un rôle clé pour aider les patients à accepter les changements corporels liés à la maladie. En collaboration avec l’équipe médicale, il détermine les besoins en soins en fonction des préconisations médicales. Son objectif ? Renforcer la qualité de vie du malade, altérée par les nombreux effets secondaires des traitements contre le cancer. Son intervention participe activement à la revalorisation d’une image positive des patients.
Le socio-esthéticien est aussi compétent pour intervenir auprès des personnes en situation de handicap physique ou mental, ou en difficulté sociale. Il met alors en œuvre l’ensemble des pratiques esthétiques en les adaptant aux personnes rencontrées et à leur situation. En parallèle, le socio-esthéticien est régulièrement amené à animer des ateliers collectifs variés (conseils pour la prévention du vieillissement, hygiène, etc.) et des activités de groupe pour favoriser le lien social.
Intégré à une équipe pluridisciplinaire, il travaille en étroite collaboration avec les autres professionnels de santé et du secteur social et participe aux réunions collectives pour partager ses observations.
PROFIL ET COMPTENCES
La maitrise des techniques de soins esthétiques (soins du visage, manucure, maquillage, etc.) est un prérequis pour exercer ce métier. Mais à la différence de l’esthéticienne, le socio esthéticien doit être préparé à apporter une réponse aux situations d’isolement social, de fatigue physique ou mentale et à la douleur. Cela suppose, de sa part, des qualités d'écoute et une très grande disponibilité, ainsi qu’une compréhension des pathologies et de leurs répercussions.
Patient et attentif, le socio-esthéticien doit se montrer diplomate et délicat. Lui-même doit avoir un bon équilibre psychologique pour ne pas se laisser dépasser par les problèmes des autres et savoir leur apporter le soutien dont ils ont besoin.
FORMATION
Pour devenir socio-esthéticien, il faut suivre une formation en deux étapes : une formation initiale en esthétique (CAP, Bac pro ou BTS), complétée d’une formation spécialisée en socio-esthétique. DU, certification, titre… selon le choix de l’école, la formation peut varier. Elle dure cependant généralement entre 6 mois et 1 an, et permet d'acquérir les compétences spécifiques pour travailler auprès de publics fragilisés, telles les techniques adaptées aux différentes pathologies, des notions de base en anatomie et physiologie, des techniques d’écoute et de communication et des connaissances sur le milieu médico-social.
Les formations allient habituellement cours théoriques, travaux pratiques et stages sur le terrain.
Il est recommandé d'avoir quelques années d'expérience en esthétique classique avant de se spécialiser en socio-esthétique.
Ces formations peuvent être suivies en formation initiale, en alternance, en formation continue ou à distance selon les organismes. La validation des acquis de l'expérience (VAE) est également possible pour obtenir la certification de socio-esthéticien(ne).
DEBOUCHES
Bien que très présents en services d’oncologie, de soins palliatifs, gériatrie et psychiatrie, le champ d’action des socio-esthéticiens est assez vaste. La demande étant croissante dans le secteur médicosocial, ils officient également dans les Esat, foyers de vie, centres maternels, Ehpad, centres d’hébergement d’urgence, MECS auprès d’enfants et adolescents en difficulté, ou dans les établissements pénitentiaires pour des interventions collectives.
EVOLUTIONS DE CARRIERE
S’il veut évoluer, le socio-esthéticien a plusieurs options. Répandue, l’installation en libéral permet d’intervenir dans plusieurs structures. En restant salarié, il peut se spécialiser, développer une expertise dans certaines techniques (maquillage correcteur, soins post-opératoires, etc.) ou endosser plus de responsabilités au sein d’une équipe de socio-esthéticiens d’un grand établissement. Enfin, avec une formation complémentaire, il peut envisager une reconversion vers des métiers proches tels qu’art-thérapeute ou psychologue spécialisé dans l’image de soi.
REMUNERATION
En tant qu’indépendant, la rémunération dépend du nombre d’heures facturées. Les tarifs horaires des prestations se situent généralement entre 35 et 50 € brut de l’heure.
En tant que salarié débutant dans la fonction publique hospitalière, le salaire est proche du SMIC. Ailleurs, le salaire dépend du lieu d’exercice, du niveau de formation et de l’expérience.
>>> A lire aussi <<<
Devenir socio-esthéticienne, un métier qui allie l'esthétique et le social
Socio-esthétique : un outil précieux dans l’accompagnement des résidents