Les missions

L’assistant de service social (ASS) est le pivot des services sociaux français. Il est le premier interlocuteur des personnes en difficulté, que ces difficultés soient sociales, familiales, économiques, scolaires ou médicales. A ce titre, il évalue des situations souvent critiques et oriente les intéressés vers les dispositifs sociaux en visant en priorité leur autonomie et leur insertion sociale.

Spécialiste des dispositifs sociaux, l’assistant de service social s’inscrit dans un réseau d’acteurs locaux : juges, mandataires judiciaires à la protection des majeurs, éducateurs, voire médecins et psychologues. Sa connaissance des rouages de l’administration lui permet d’intervenir en urgence sur des expulsions de logement ou des coupures d’électricité, aussi bien que d’’exécuter en concertation des décisions lourdes, comme le retrait d’un enfant à une famille.

Ces dernières années, le métier s’est ouvert à des préoccupations collectives. L’ASS est de plus en plus souvent impliqué dans des actions de développement social local conduites dans les quartiers au titre de la politique de la ville. Il peut aussi animer des groupes en difficulté dans des cités ou des foyers en organisant un programme de rencontres. Dans certains services, son intervention l’amène parfois à travailler en binôme avec un éducateur de rue ou un infirmier psychiatrique pour se rendre à la rencontre d’un public en grande exclusion.

Profil et compétences

Ce métier suppose d’avoir un fort appétit pour les relations humaines, en même temps qu’une conscience sociale aiguë. Mais l’assistant de service social doit aussi faire preuve de pédagogie et de fermeté pour convaincre une personne de la nécessité de suivre un plan d’aide. La détermination, la rigueur, un solide sens de l’organisation, ainsi qu’un bon équilibre personnel sont donc les conditions essentielles à l’exercice de cette profession. Tenu au secret professionnel, l’ASS bénéficie en outre d’un code déontologique mis en place par l’Association nationale des assistants sociaux (Anas) en 2004.

Formation

La profession d’assistant de service social est réservée au titulaire du diplôme d’assistant de service social (DEASS). Pour le préparer, le candidat doit être titulaire, soit du baccalauréat (ou d’un titre admis en dispense du baccalauréat pour la poursuite des études dans les universités), soit d’un diplôme ou un titre au moins de niveau bac.

L’inscription se fait via Parcoursup, après examen du dossier écrit de candidature.

De niveau bac +3, la formation se déroule sur trois années. Elle comprend une partie théorique de 1 740 heures en centre de formation, et une partie pratique de 52 semaines sur des sites professionnels qualifiants, dont au moins la moitié auprès d’un assistant de service social. Environ un tiers des contenus de la formation est commun avec les formations d’éducateur spécialisé et d’éducateur de jeunes enfants.

La formation théorique se décompose en 4 domaines de compétences (DC) différents :

• Intervention professionnelle en service social,
• Analyse des questions sociales et de l’intervention professionnelle en travail social,
• Communication professionnelle,
• Dynamiques interinstitutionnelles, partenariats et réseaux.

L’examen comprend des épreuves spécifiques à chaque DC :

• DC1 : présentation écrite et soutenance orale d’une intervention sociale individuelle ou collective,
• DC2 : présentation écrite d’un « diagnostic social territorial » élaboré individuellement ou collectivement, de 10-12 pages, à partir du repérage d’une problématique sociale territoriale, ainsi qu’un mémoire de pratique professionnelle,
• DC3 : élaboration d’une communication professionnelle à partir du diagnostic territorial produit en DC2 et étude de situation visant la rédaction d’un rapport d’évaluation, d’un compte rendu d’accompagnement destiné au dossier social, etc.
• DC4 : analyse d’une situation partenariale, ainsi qu’un contrôle écrit de connaissances sur les politiques sociales.

Le DEASS est accessible par la voie de la validation des acquis de l’expérience (VAE).

Les débouchés

Les secteurs d’intervention sont extrêmement diversifiés. L’assistant de service social est présent dans les centres communaux d’action sociale (CCAS), les services des conseils généraux chargés des personnes âgées ou handicapées, les caisses d’allocations familiales, les trois fonctions publiques (Etat, hospitalière, territoriale), à France travail, dans les caisses primaires d’assurance maladie (CPAM), la mutualité sociale agricole, les Ehpad, en milieu scolaire... On le retrouve jusque dans les services de ressources humaines des grandes entreprises privées ou publiques. Mais l’augmentation des besoins sociaux fait que des domaines comme la protection de l’enfance ou l’aide aux publics en difficulté, majoritairement investis par les associations, deviennent aujourd’hui des terrains d’exercice privilégiés.

Les évolutions de carrière

Au bout de quelques années de carrière, l’assistant de service social peut accéder à des postes d’encadrement, tels que responsable de circonscription d’action sociale dans une collectivité publique, ou conseiller socio-éducatif dans la fonction publique territoriale. Après avoir suivi des formations complémentaires, il peut devenir médiateur familial, mandataire judiciaire à la protection des majeurs, délégué aux prestations familiales, chef de service ou directeur d’un établissement, ou encore préparer le diplôme d’Etat d’ingénierie sociale (DEIS), le certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (Cafdes) ou le certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale (Caferuis).

Salaire mensuel moyen de début de carrière

• Chronique : « J’ai toujours voulu être assistante de service social »
• Tribune « Deux parcours pour un même métier d’assistant social créeraient de la confusion »
• Billet : L'intégrale de Pinkie Blinders
• Tous les articles sur les ASS