« Le secteur grand âge pâtit d’un système français hospitalo-centré et devra faire face à une concurrence déloyale sur le marché de l’emploi organisée par l’Etat ». Les mots sont forts et témoignent de l’inquiétude grandissante des acteurs du secteur.
Une réaction qui intervient après l'annonce, jeudi 31 août, par la Première ministre, Elisabeth Borne, du déblocage de plus d'un milliard d'euros pour revaloriser les salaires des soignants à l'hôpital (en particulier ceux qui travaillent la nuit, le dimanche et les jours fériés).
Le Synerpa (Syndicat national des établissements, résidences et services d’aide à domicile privés pour personnes âgées) a alors réagi en estimant que « le secteur médico-social doit bénéficier d’un plan d’urgence équivalent ». Au risque « d’amplifier nos difficultés de recrutement », assure Jean-Christophe Amarantinis, le président du Synerpa.
En effet, « depuis 2021, les dotations publiques ne permettent plus d’absorber l’évolution du coût des soins dans le secteur grand âge, rappelle le syndicat. Or, en 2023, l’écart entre l’augmentation des salaires prévus par la convention collective et la revalorisation de la dotation atteint 8% au détriment de nos établissements ».
Et ce alors même que, selon les estimations de la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques), près de 350 000 postes seront à pourvoir d’ici 2030 : 200 000 dans les Ehpad et 150 000 dans le secteur du domicile.
C’est pourquoi, « les acteurs privés du grand âge interpellent les pouvoirs publics pour que leur soient apportées des solutions pour répondre urgemment au choc d’attractivité dont a besoin le secteur ».
Désabusés par l’abandon d’une loi grand âge et les reports du projet de loi bin vieillir, ils jettent leurs derniers espoirs dans le prochain PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale). Reste à savoir s'ils seront entendus.
>>> Lire le communiqué du Synerpa