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Quelle est l’évolution des taux d’occupation en Ehpad depuis la crise sanitaire ?

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Les taux d'occupation en Ehpad ont diminué de 5 points entre 2019 et 2023, passant de 93 % à 88 %.

Crédit photo japolia - stock.adobe.com
Une note d’analyse du laboratoire d’idées Matières grises, publiée le 23 octobre, révèle les tendances du niveau d’activité des établissements pour personnes âgées entre 2019 et 2024.

Alors que le ratio entre le nombre de résidents et le nombre de lits autorisés en Ehpad se situait généralement entre 95 % et 98 % avant le Covid, ce taux d’occupation a brutalement chuté de 5 points à partir de 2020.

Une baisse qui s’explique par l’interdiction faite aux établissements de procéder à de nouvelles admissions, alors même qu’ils connaissaient une importante vague de décès. Mais aussi par la publication des Fossoyeurs, au cours de l’été 2021, et la médiatisation de « l’affaire Orpéa ».

Cette évolution est en outre très disparate selon les territoires. Ce sont les régions Ile-de-France, Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes qui ont été les plus touchées par cette chute (de - 5 % à - 7 %), notamment parce qu’elles sont parmi les plus peuplées et les plus concernées par la crise sanitaire. A l’inverse, la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie ou les Pays de la Loire ont enregistré des baisses moins brutales.

Autres inégalités : la baisse des taux d’occupation concerne davantage le secteur privé lucratif (que le privé non lucratif) et le public autonome (plutôt que le public hospitalier).

>>> A lire aussi : Sexualité en Ehpad, du tabou à l’accompagnement

Aujourd’hui, ces taux n’ont jamais retrouvé leur niveau d’avant-Covid pour 5 raisons principales :

  1. L’effet Covid ou le ralentissement durable des admissions ;
  2. L’effet réputationnel de l’ouvrage Les Fossoyeurs et du phénomène « d’Ehpad bashing » ;
  3. L’effet démographique avec un ralentissement important de la croissance de la tranche d’âge des 85 ans et plus ;
  4. L’effet virage domiciliaire et de certaines mesures telles que « Ma prime Adap’t » et de la structuration progressive du secteur de l’aide à domicile ;
  5. L’effet « turn-over » des directeurs d’établissements qui entraîne un ralentissement des entrées.

>>> Sur le même sujet : Ehpad : quels moyens pour apprécier les besoins réels des résidents ?

Le think tank achève sa note avec des solutions « en attendant la reprise démographique », dont :

  • Le décloisonnement des places d’hébergement temporaire et d’hébergement permanent pour permettre aux gestionnaires d’optimiser le remplissage des établissements au gré de la demande ;
  • L'ouverture de l’Ehpad aux personnes âgées en perte d’autonomie, soit en sortie d’hospitalisation, dans l’attente du retour à domicile, soit dans une situation d’urgence (défaillance d’un aidant, maltraitance à domicile…) ;
  • Une meilleure communication et une plus grande transparence.

>>> Pour lire toute la note d'analyse de Matières grises

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