« L’accompagnement des personnes âgées en perte d’autonomie exigera des besoins en personnel importants et différenciés, selon que les seniors continueront de vivre à domicile (la plupart) ou seront hébergés dans un établissement d’accueil pour personnes âgées en perte d’autonomie », observent la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) et l’Institut des politiques publiques (IPP) dans un rapport publié le 2 octobre.
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Des travaux qui s'inscrivent dans un contexte politique de réflexion sur le financement de la dépendance. Les actifs français vont-ils devoir consentir à une nouvelle journée de travail non rémunérée pour financer les Ehpad ? C’est en tous cas l’une des pistes que propose un rapport sénatorial consacré au financement des établissements d’accueil du grand âge présenté le 25 septembre dernier. La question des moyens alloués au vieillissement de la population se pose d’autant plus que les prévisions démographiques tablent sur le franchissement du seuil des 20 millions de sexagénaires à l’horizon 2030 (+1,3 million par rapport à 2023), parmi lesquels 1,9 million de plus de 75 ans.
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Pour élaborer cette étude, la DREES et de l'IPP se sont basés sur les chiffres des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) remontés auprès des conseils départementaux en 2021 et d’un recensement mené auprès des Ehpad par les services de la DREES en 2019. L’enquête ne portait par ailleurs que sur les personnels d’accompagnement rémunérés, ce qui exclut de son champ les proches-aidants et autres aidants familiaux.
27 millions d'heures d'intervention à domicile
Du côté des aides à domicile, les données 2021 - légèrement revues à la hausse pour simuler le vieillissement de la population - faisaient état de 19,7 millions d’heures consommées chaque mois par les 786 000 bénéficiaires de l’APA. Un calcul qui ne prend toutefois en compte que la présence des agents à domicile (23 minutes en moyenne) et ne représente que 62% de leur temps de travail réel. En rajoutant les temps de trajet et les battements entre plusieurs périodes d’intervention, les analystes de la DREES et de l’IPP aboutissent à un montant total de 27 millions d’heures d’intervention, représentant 179 400 salariés en équivalent temps-plein (ETP) et donc à un volume de 0,2 ETP par bénéficiaire.
Des chiffres à affiner toutefois en fonction du niveau de dépendance des personnes. Ainsi, selon l’échelle fixée par la grille Aggir qui définit les degrés d’autonomie des bénéficiaires, les 20 800 personnes inscrites dans la catégorie GIR 1 (qui regroupe les individus dont la situation de dépendance est la plus élevée) bénéficiaient en 2021 de 61 heures d’intervention individuelles par mois, contre 16 seulement pour les 449 000 « GIR 4 », plus autonomes. Néanmoins, ces dernières représentaient un total de 7,2 millions d’heures d’intervention sur l’année contre 1,2 millions pour les seuls « GIR 1 ».
0,7 ETP pour un résident d'Ehpad
Les établissements d’accueil de personnes âgées comptaient pour leur part en 2019 environ 730 000 résidents. Présentant un caractère de dépendance bien plus élevé que celui des seniors en perte d’autonomie pouvant être maintenus en domicile, ils nécessitent un accompagnement plus poussé. On recensait ainsi 507 900 salariés dans ces établissements, dont 448 700 en Ehpad, soit un ratio de 0,7 ETP par résident.
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Là encore, les chiffres bruts méritent d'être observés de plus près, puisque les missions d’intervention auprès des personnes âgées ne concernent que les soignants et assimilés (infirmiers, médecins, aides-soignants, accompagnants éducatifs, etc.) qui représentent près de 60% de l’effectif. Les 40% restants étant composés de personnel administratif et encadrant ou de fonctions supports très peu en contact avec les résidents. De fait, on estimait en 2019, à 430 680 ETP le besoin réel en personnel pour l’hébergement en établissement pour personnes âgées (hors résidences autonomie).
>>> Retrouvez le rapport complet ici
