« Une éthique affirmée, des moyens à confirmer sur le terrain. » C’est ainsi qu’a réagi le Collectif Handicaps, qui rassemble 48 associations de personnes handicapées, à l’issue d’une conférence de presse commune des ministres Olivier Véran et Sophie Cluzel, tenue ce 4 avril.
Les deux membres du gouvernement y ont réaffirmé qu’il était « inconcevable », selon le mot d’Olivier Véran, que le handicap constitue un motif de refus de soin en cas de covid-19. Un principe qu’il a semblé nécessaire de rappeler, pour répondre aux craintes de plus en plus nombreuses exprimées par les associations, en particulier dans le Grand Est, l‘Ile-de-France, l’Oise et la Bourgogne-Franche-Comté : des patients auraient été refusés par les urgences ou en amont, par le 15, du fait de leur déficience.
Par ailleurs, une note interne à une ARS (Agence régionale de santé), non citée lors de la conférence de presse, datée du 19 mars avait inquiété devant l’hypothèse d’un tri des patients. Elle préconisait, pour l’admission en « unité de soins critiques », d’étudier « l’état antérieur du patient » : donc son âge mais aussi sa « fragilité » et son « état neurocognitif ».
Autrement dit, il était à craindre qu’une déficience intellectuelle ou un trouble mental puissent conduire à un refus de prise en charge. La prise de parole du gouvernement était dès lors très attendue.