Pour accompagner les "profondes transformations" engendrées par la loi "handicap" du 11 février 2005, "qui 'reconnaît' le handicap psychique et a impulsé le développement ou la création de nouveaux dispositifs d'accompagnement dans le champ social et médico-social", tandis qu'en parallèle se développent "des dispositifs créés et animés par les usagers, les groupes d'entraide mutuelle (GEM)", l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico‐sociaux (ANESM) vient de publier de nouvelles recommandations. Elles ont pour objet d'identifier "les pratiques professionnelles qui concourent à une prise en compte des attentes et besoins spécifiques des adultes handicapés psychiques, qu'ils vivent dans un logement individuel ou un habitat collectif".
Sont concernées "les personnes handicapées en raison des conséquences de la schizophrénie ou des troubles affectifs bipolaires sévères", précise l'ANESM, de même que les personnes ayant une déficience associée (intellectuelle, motrice, sensorielle) à leur handicap psychique, à l'inverse des personnes ayant "des troubles ponctuels et légers, une détresse psychologique et/ou des 'comportements-problèmes'". Dans tous les cas, cependant, les professionnels accompagnant ces publics ou des personnes ayant d'autres troubles mais "dont les conséquences sociales et les besoins en accompagnement sont proches pourront en outre y trouver des repères utiles".
Ces recommandations s'adressent donc à l'ensemble des professionnels des établissements et services sociaux et médico-sociaux du secteur du handicap qui accueillent des adultes handicapés psychiques, quelque soit le mode d'accompagnement proposé : services à domicile (Samsah et SAVS mais également SSIAD et SAAD), services mandataires judiciaires à la protection des majeurs, accueil de jours et établissements et services d'aide par le travail (ESAT) ou de formation professionnelle (CRP-CPO) ou hébergements collectifs (foyer d'hébergement, MAS, FAM, foyer de vie). Sans oublier les professionnels de structures accueillant des jeunes adultes (IME, ITEP, Sessad, etc.).
Déclinées en six chapitres abordant les différents volets de la vie des publics accompagnés (place de la personne, vie relationnelle, affective et familiale, habitat, vie quotidienne, emploi et formation, santé), elles recensent des pratiques visant à favoriser la valorisation des potentialités des personnes et de leur citoyenneté, leur inclusion sociale et l'amélioration de leur qualité de vie, la prise en compte de leurs besoins spécifiques et, enfin, la prévention des ruptures de soin et/ou d'accompagnement et la personnalisation de leur parcours. Elles "mettent l'accent sur la coordination entre l'accompagnement social et les soins", en portant une attention particulière à "la nécessité d'envisager le milieu ouvert en première intention, entre autres pour l'emploi, avec un dispositif d'accompagnement".
Pour l'ANESM, "le chapitre relatif à 'La place de la personne : actrice et citoyenne' est le fondement de l'accompagnement", les autres chapitres représentant "des domaines de vie en interaction et donc à coordonner entre eux", sans induire toutefois "ni hiérarchie, ni ordre de lecture" entre ces volets, qui "doivent être investis selon les priorités de l'accompagnement à définir avec chaque personne accompagnée, tout au long de son parcours de vie". Les professionnels sont enfin invités à tenir compte, tout au long de l'accompagnement, "du caractère variable, intermittent et évolutif des troubles et de la difficulté pour les personnes à demander de l'aide".
Spécificités de l'accompagnement des adultes handicapés psychiques - Au sein des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) au sens de l'article L. 312-1 du Code de l'action sociale et des familles, recommandations à télécharger sur le site de l'ANESM, de même que leur synthèse.
A. S.
Autonomie
Des recommandations pour bien accompagner les adultes handicapés psychiques
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