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Migrants à Calais : les premières mesures en réponse à la mission d'évaluation sanitaire

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Alors que le tribunal administratif de Lille, saisi par Médecins du monde et le Secours catholique dans le cadre d'un référé-liberté pour obtenir des mesures d'urgence en faveur des quelque 6 000 migrants présents sur la lande, devait rendre sa décision, lundi 2 novembre, le gouvernement a indiqué qu'étaient "opérationnelles" les premières décisions prises par la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, et son homologue de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, "pour améliorer la prise en charge sanitaire des migrants à Calais", en réponse aux recommandations de la mission d'évaluation sanitaire dont le rapport a été rendu public vendredi 30 octobre.
"Un médecin, un psychologue et un kinésithérapeute, réservistes de l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS), sont arrivés sur place, en renfort des équipes du centre Jules-Ferry, destiné à devenir dans les prochains jours un véritable pôle de soins de premier recours", détaille le ministère de la Santé dans un communiqué, en ajoutant qu'un médecin médiateur et un logisticien, également réservistes de l'EPRUS, sont déjà "à Calais pour coordonner l'action de l'ensemble des parties prenantes", mais aussi que "des vaccins et des préservatifs sont acheminés sur place pour permettre des actions de prévention renforcées auprès des migrants".
Au-delà des aménagements prévus sur la lande, ces mesures viennent "répondre aux recommandations de la mission médicale envoyée sur place", assure le ministère, mission qui a mobilisé six médecins et dont les conclusions vont notamment dans le sens de l'amélioration des conditions d'hébergement, du renforcement de l'offre de soins, d'une coordination des acteurs locaux.

Améliorer l'hébergement

La mission estime ainsi, dans son diagnostic, que la situation sanitaire est "globalement sous contrôle à ce jour", avec une offre de soins qui "répond bien aux situations d'urgence vitale" et, plus généralement, avec des pathologies lourdes qui "sont correctement prises en charge et sans dicrimination". Elle relève aussi que certains "problèmes spécifiques ont bien été pris en compte" (permanence d'accueil sanitaire et sociale - PASS - dentaire), tandis que d'autres "nécessitent une attention renforcée" (accompagnement médico-psychologique, IST, hépatites).
Ses propositions visent d'abord à "améliorer les conditions d'hébergement" qui constituent "un facteur clef de l'amélioration des conditions sanitaires de la population", en s'intéressant prioritairement aux problèmes d'accès à l'eau et aux latrines et de gestion des déchets. Pour le reste, "le dispositif 'femmes/enfants' calibré à 400 places est tout à fait pertinent et à la hauteur du besoin identifié à ce jour", juge la mission, qui considère aussi que "le dispositif 'd'hébergement pour 1500 personnes' dans des containers maritimes est un pas important dans l'amélioration générale des conditions et donc de l'amélioration de l'état sanitaire".
Renforcer l'offre de soins extra-hospitalière et ambulatoire doit, aussi, passer par un renforcement de la PASS du centre hospitalier de Calais, "exclusivement centré à ce stade sur la médicalisation du centre Jules-Ferry" cinq jours sur sept, et sur l'extension de la couverture paramédicale sept jours sur sept, avec aussi l'intervention d'une équipe mobile de psychiatrie au moins une fois par semaine. Il faut en parallèle "agréger le maximum de compétences autour de ce centre", en favorisant le regroupement des "structures/associations intervenant dans le champ sanitaire sur la lande". Il est en outre "légitime de multiplier le plus vite possible par trois le nombre de lits 'halte soins santé' (HSS) : actuellement ce besoin est assuré par huit lits HSS géré dans Calais par une association (MAHRA)".
Autres objectifs mis en avant par la mission : renforcer la veille sanitaire du territoire de Calais et y développer une offre de prévention axée en priorité sur la vaccination et la santé sexuelle (prévention des IST, contraception d'urgence). Pour coordonner les intervenants, la mission recommandait bien la mise en place d'un médiateur (par exemple réserviste de l'EPRUS), et a donc été suivie dans cette voie par le gouvernement.

Rapport définitif de la mission d'évaluation du dispositif de prise en charge sanitaire des migrants à Calais, à télécharger sur le site du ministère des Affaires sociales.

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