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Quatre organisations lancent une opération humanitaire à Calais

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"Sommes-nous encore en France ?" C'est la question que posent quatre ONG qui lancent un nouvel appel aux autorités, mardi 30 juin, face à la "situation exceptionnelle" des exilés à Calais, qui "tourne à la crise humanitaire majeure et appelle désormais une réponse d'urgence". Les conditions de vie imposées aux migrants parqués dans la nouvelle jungle de Calais, sur "une ancienne décharge sauvage" à proximité du centre Jules-Ferry, ouvert en mars pour 1 000 à 1 500 personnes et déjà saturé, sont en effet "absolument inédites en Europe, ne respectant même pas les normes des Nations unies", dénoncent Médecins du monde, le Secours catholique Caritas France, le Secours islamique France et Solidarités internationales.
"Accès à l'eau potable insuffisant (30 robinets), quasiment pas de toilettes accessibles (20 pour 3 000 personnes), alimentation insuffisante, accès aux soins inadapté", décrivent ainsi les quatre organisations, qui ont décidé de s'associer pour "soutenir les acteurs locaux débordés", alors que la réaction des pouvoirs publics se fait attendre. Et si le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé "la réalisation urgente de travaux d'aménagement de ce terrain vague", cette réaction est trop tardive, regrettent les associations, qui jugent aussi les aménagements en cours "très insuffisants", dans un contexte marqué par des tensions avivées et la grande vulnérabilité des personnes concernées.

Un secours immédiat

Les quatre ONG indiquent alors n'avoir "d'autre choix que de mettre en oeuvre leurs compétences et leurs moyens logistiques habituellement réservés aux situations de guerre ou de catastrophe, pour secourir ces hommes, ces femmes et ces enfants" : Médecins du monde déploie des cliniques mobiles, Solidarités international distribue des kits d'hygiène et construit des blocs sanitaires, le Secours catholique installe des cuisines collectives et autres équipements, et enfin le Secours islamique distribue 3 000 colis alimentaires.
Un secours immédiat qui ne résoud cependant pas le fond du problème, insistent les associations qui demandent aux autorités de "sortir de la logique de campement", en créant des centres d'hébergement "de taille raisonnable", répartis sur plusieurs régions (Nord-Pas-de-Calais, Ile-de-France, etc.).
Par ailleurs, alors que le ministre de l'Intérieur encourage les exilés à déposer une demande d'asile en France, avec des actions spécifiques de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) et de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), ce qui va dans le bon sens, il n'en demeure pas moins que les délais d'enregistrement des demandes d'asile sont de plusieurs mois, à Calais comme en région parisienne, et "participent fortement à la crise actuelle", tandis que "l'application du 'règlement Dublin' constitue un autre frein puissant". Il faudrait donc modifier ses modalités pour permettre à la France d'examiner les demandes d'asile de tous les exilés qui en expriment le souhait, concluent les ONG.

A. S.

Société

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