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Chômage des seniors, insertion des jeunes : les pâles annonces de François Hollande

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Au cours de son intervention télévisée, jeudi 6 novembre, le président de la République a fait peu d'annonces nouvelles, et elles appellent, dans tous les cas, des éclaircissements, qu'elles concernent le rétablissement de l'AER ou la mise en place de contrats aidés pour les demandeurs d'emploi de 60 ans et plus, la création d'un "service universel" ou la possibilité d'une "deuxième chance" pour les jeunes "décrocheurs".
Le chef de l'Etat a ainsi, en particulier, assuré que le gouvernement allait rétablir une "prestation" - en l'occurrence l'allocation équivalent retraite (AER), a précisé l'entourage de François Hollande par la suite - permettant de "conduire à la retraite", en les dispensant de recherche d'emploi, les chômeurs de 60 ans et plus ayant le nombre d'annuités nécessaire mais pas l'âge minimum (62 ans) pour faire valoir leurs droits à la retraite.

Chômeurs de plus de 60 ans

Pour mémoire, l'Etat doit attribuer, selon le projet de loi de finances pour 2015, près de 1,7 milliard d'euros (contre près de 1,12 milliard en 2014) de subvention au fonds de solidarité qui rassemble les financements des allocations de solidarité versées par Pôle emploi aux demandeurs d'emploi qui ne peuvent bénéficier du régime d'assurance chômage (voir encadré).
Et pour les chômeurs de cette génération à qui il manque quelques trimestres de cotisations, le chef de l'Etat envisage de mettre en place, "dès le début de l'année prochaine", un contrat aidé leur permettant de retrouver un emploi en fin de carrière, qui viendrait s'ajouter à l'allocation de solidarité spécifique (ASS), prestation perçue en fin de droits au régime d'assurance chômage ; ce contrat pourrait éventuellement, selon les propos du président de la République, être financé par le biais du contrat de génération, qui prévoit une aide de 8 000 euros pour l'embauche d'un senior. A noter que le ministre du Travail, François Rebsamen, avait déjà évoqué, en juin dernier, un recentrage des emplois aidés vers les seniors et les chômeurs de longue durée.

Une "deuxième chance"

Interrogé sur ses mesures en faveur de la jeunesse, affichée comme l'une des priorités de son quinquennat, François Hollande a déclaré que tout jeune de 16 à 25 ans sorti du système scolaire aurait désormais "une deuxième chance" pour se former, en regrettant que trop d'adolescents "décrochent" du sytème scolaire. "Il y a trop de jeunes qui quittent l'école [à] 16 ans, 17 ans, dégoûtés de l'école, et qui vont de galère en galère, sans avoir l'espoir de trouver un travail", a-t-il ainsi déploré. "A partir du mois prochain, tout jeune de 16 à 25 ans qui est sorti du système scolaire pourra revenir soit dans l'école, pour avoir une seconde chance, [soit dans] l'apprentissage, un stage, une formation en entreprise, si c'est possible un emploi", a-t-il ajouté, sans donner davantage de détails. "Je ne veux plus qu'un jeune soit sorti d'un système scolaire et puisse ne jamais être qualifié et formé et finalement passe sa vie à regretter ce qui s'est produit quand il était jeune, comme une fatalité", a conclu François Hollande.
Ce type d'accompagnement fait partie du plan de lutte contre le décrochage scolaire que doit présenter la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, mi-novembre et dont elle a dévoilé certaines mesures dans un entretien publié par L'Obs mercredi 5 novembre.

Vers un "service universel"

Par ailleurs, le chef de l'Etat a aussi indiqué qu'il souhaitait élargir le service civique, qui concerne actuellement à peine quelque 35 000 jeunes, pour "aller vers un service qui pourrait s'appeler universel", dans le sens où il serait offert à "tout jeune Français" ou "résident" désireux de "donner un peu de temps", pendant une durée qui pourrait être de deux ou trois mois par exemple - au lieu de huit pour le service civique -, et sur la base du volontariat, "dans un premier temps". "Si on veut que ce soit obligatoire, ça peut être une question posée à l'occasion d'un référendum", a-t-il précisé. Ce "service universel" tel que l'a esquissé le président de la République "ne coûterait rien", à l'inverse du service civique, "puisque c'est, par définition, un temps qui serait donné", pour aller "rendre service" dans un hôpital, une maison de retraite, une école...
Rappelons que le service civique donne droit à une indemnité mensuelle d'environ 573 euros et devrait coûter à l'Etat quelque 150 millions d'euros pour 45 000 jeunes bénéficiaires, après l'adoption jeudi, par l'Assemblée nationale, d'une rallonge budgétaire au projet de loi de finances, permettant la création de 10 000 services civiques supplémentaires, soit le double du nombre initialement prévu dans le PLF 2015. Pour mémoire, François Hollande s'était fixé l'objectif de quelque 100 000 jeunes en service civique par an, d'ici à la fin de son quinquennat, et le président de l'Agence du service civique (ASC), François Chérèque, a formulé une série de propositions, l'été dernier, pour réaliser cette ambition.

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