En réponse "aux expulsions répétées de centaines d'exilés à Calais", Médecins du monde a indiqué, jeudi 17 juillet, avoir mis en place un dispositif d'urgence comprenant la distribution d'eau et de matériel ainsi que l'installation d'infrastructures d'hygiène, pour améliorer leur santé et leur conditions de vie, tout en proposant un soutien psychologique aux migrants et aux acteurs associatifs engagés à leurs côtés, tandis que, par ailleurs, dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, Manuel Valls, et au ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, publiée mardi 15 juillet, une vingtaine d'organisations s'alarment de "la situation migratoire à Calais et dans ses environs, ainsi que sur le littoral de la Manche et de la Mer du Nord".
Dans un communiqué - publié alors qu'un nouveau squat abritant des centaines de réfugiés à Calais a été installé, samedi 12 juillet, à la suite d'une manifestation de soutien aux migrants, une dizaine de jours après l'évacuation d'un vaste campement d'exilés en attente d'un passage vers l'Angleterre -, l'association MDM souligne qu'elle oriente "certains patients vers la PASS [permanence d'accès aux soins de santé] existante et propose une prise en charge psychologique pour répondre aux traumatismes vécus par les migrants pendant les expulsions sans alternatives de relogement à Calais, s'ajoutant à ceux rencontrés lors de leur parcours migratoire".
Un soutien psychologique
De même, elle met en oeuvre des activités d'écoute et de soutien psychologique en direction des acteurs associatifs qui "sont également impactés par la négligence et la violence des autorités", puisque "lieux d'action inaccessibles, matériel détruit, intimidations, violences verbales voire physiques sont aujourd'hui le lot de ceux qui font acte de solidarité", affirme Médecins du Monde, qui demande donc "que ses opérations sur le terrain soient respectées et facilitées en attendant la mise en place rapide par le gouvernement de solutions adaptées, dignes et pérennes".
Dans un courrier rendu public mardi 15 juillet, 26 associations (dont le GISTI, Migreurop, RESF, la LDH, etc.) et partis politiques (EELV, PCF, PG) dénoncent, pour leur part, le "[manque] de courage" du gouvernement français, qui mène "des opérations policières à l'encontre de populations vulnérables", alors que "le renforcement des contrôles migratoires n'est nullement la solution qui résoudra l'impasse dans laquelle se trouvent les migrants et les autorités" dans le Calaisis.
"La politique migratoire que vous menez aujourd'hui à l'encontre des exilé(e)s présent(e)s dans la région de Calais et sur le littoral de la Manche et de la Mer du Nord n'est guère différente de celle que les socialistes avaient sévèrement critiquée à l'époque où ils étaient dans l'opposition", accusent notamment les signataires dans cette lettre ouverte au gouvernement, en déplorant, entre autres, qu'il se refuse à "établir un lieu où les autorités françaises, anglaises ou tout autre acteur pourraient aider les personnes à concrétiser leur projet migratoire (demande d'asile, regroupement familial, etc.), fût-il d'aller en Angleterre" ainsi qu'à "dresser un bilan des 12 années qui se sont écoulées depuis la destruction du camp de Sangatte".
A. S.