Alors que les chiffres du chômage fin 2013 allaient être rendus publics quelques heures plus tard (avec près de 3,6 millions de demandeurs d'emploi en catégorie A et plus de cinq millions en catégories B et C), le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) a réaffirmé, lundi 27 janvier, son intention de faire entendre ses revendications dans le cadre des négociations devant aboutir à la prochaine convention d'assurance chômage.
Mais "les chiffres ne sont pas notre problème essentiel", ont cependant commenté Marc Desplats et Jacques-Henri Vandaele, respectivement administrateur et président du MNCP, devant une poignée de journalistes réunis dans ses locaux parisiens, en soulignant que "l'essentiel, ce sont les conditions de vie des personnes sans emploi".
Des actions devant le Medef
Assurer la continuité des droits des chômeurs quelle que soit leur situation, en créant un "statut général de vie sociale et professionnelle pour tous qui attache les droits fondamentaux à la personne et non à son statut dans la société", fait ainsi partie des propositions du collectif, qui revendique quelque 6 000 adhérents à ses associations locales et beaucoup plus de participants à ses activités.
Pour faire entendre sa voix, sans pour autant prétendre à devenir "gestionnaire de l'Unedic" ou à faire partie des partenaires sociaux, le MNCP a choisi de manifester devant le siège du Medef à l'occasion de chaque séance de négociations, avec notamment une action spéciale, annoncée comme "festive", le 14 février.
Le collectif frappe également à la porte des organisations syndicales de salariés et d'employeurs, et a ainsi été reçu récemment par la CGT et la CFDT. De même, les représentants du MNCP ont aussi rencontré des conseillers du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, du ministre du Travail et de l'Emploi, Michel Sapin, et de la ministre déléguée chargée de la lutte contre l'exclusion, Marie-Arlette Carlotti.
Mais que ce soit par les syndicats ou au sein des ministères, leurs revendications peinent à être "entendues", regrettent-ils.
Pour une allocation unique et universelle
Parmi ses principales propositions, le MNCP préconise également la création d'un "système unifié et universel d'indemnisation du chômage", qui fusionne les différentes allocations chômage existant actuellement, en y substituant une allocation unique composé d'une partie fixe indexée sur le SMIC (à hauteur de 80 % de son montant) et d'une partie proportionnelle au dernier revenu du travail.
Cette allocation serait financée par une caisse unique, un fonds national d'indemnisation alimenté par l'Etat et les entreprises, précise le collectif, qui reconnaît que cette proposition a peu de chances de rencontrer l'assentiment de ses interlocuteurs.
Il demande aussi, par ailleurs, de simplifier le système des activités réduites - "les petits boulots" -, pour lutter contre les indus qui y sont liés, et dont le recouvrement réclamé par les organismes entraîne des difficultés considérables pour les budgets fragiles des chômeurs.
"Ce qu'on attend des négociations, c'est qu'il n'y ait plus 36 règles auxquelles les gens ne comprennent plus rien, et qui sont toutes différentes selon que l'on est au RSA, à l'ARE ou à l'ASS", a enfin souligné le MNCP.