L'information n'a pas encore été confirmée officiellement qu'elle fait déjà couler beaucoup d'encre : actuel président de l'Agence du service civique depuis 2010, ancien Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté (2007-2010) et ex-président d'Emmaüs France (2002-2007), Martin Hirsch devrait se voir prochainement nommer à la tête de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), en remplacement de Mireille Faugère, directrice générale depuis septembre 2010.
Agé de presque 50 ans, diplômé de l'ENA et de Normale sup et membre du Conseil d'Etat, Martin Hirsch venait pourtant d'être maintenu en détachement auprès de l'Agence du service civique, pour une durée de trois ans à compter du 1er septembre dernier, par un arrêté du 2 octobre.
Santé, social et pauvreté
Prendre les rênes du plus grand CHU d'Europe, sur fond de vive polémique liée à la fermeture des urgences de l'Hôtel-Dieu, ne devrait pas effrayer cet habile communicant. Martin Hirsch retrouverait d'ailleurs à l'AP-HP un terrain qu'il connaît bien pour avoir étudié la médecine dans sa jeunesse et obtenu un DEA de neurobiologie et une maîtrise de biochimie, avant de diriger la pharmacie centrale des hôpitaux déjà à l'AP-HP (1995).
Ensuite directeur de cabinet de Bernard Kouchner, alors secrétaire d'Etat à la santé (1997), il prend dans la foulée la direction (en 1999) puis la direction générale (en 2002) de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), avant d'opérer un virage vers le secteur social en succédant à l'abbé Pierre à la tête d'Emmaüs France, où il occupait des responsabilités bénévoles depuis 1995.
Martin Hirsch est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la pauvreté, dont le dernier vient d'être publié sous le titre Cela revient cher d'être pauvre (éd. Stock), pour lequel il a été interrogé dans les ASH hebdo (retrouvez cet entretien ici).