Comme il l'avait annoncé en janvier dernier, le Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées a rendu publics, lundi 11 février, les "premiers résultats peu encourageants" de son compte à rebours des projets territoriaux de sortie de l'hiver.
Pilotés par les préfets, qui doivent les remettre dans quelques jours à la ministre du Logement et de l'Egalité des territoires, Cécile Duflot, ces plans sont censés "rompre résolument avec les solutions de mise à l'abri indignes et inadaptées et avec 'la politique du thermomètre'".
Mais au vu des informations collectées auprès de différents acteurs associatifs dans 20 départements-témoins, on n'y est pas.
Un recensement incomplet
Une réunion de lancement des plans de sortie du dispositif hivernal d'hébergement d'urgence, encadrés par une circulaire du 4 janvier, a certes bien eu lieu dans la majorité d'entre eux, "mais elle ne remplit que partiellement les objectifs de concertation et de recensement des besoins et de l'offre disponible".
Dans les deux tiers des départements de l'échantillon, l'ensemble des acteurs concernés n'a pas été associé à la préparation de ces projets, les plus souvent absents des discussions étant les acteurs du logement d'insertion, de la santé, de la justice, de l'asile, ainsi que les personnes hébergées elles-mêmes.
Même insatisfaction sur la méthodologie proposée, qualifiée de "satisfaisante" par les associations dans seulement sept des départements retenus, alors que dans 10 autres, elle est jugée "floue ou incomplète".
De fortes inquiétudes
Et "si le diagnostic des besoins est engagé sur la majorité des départements enquêtés, leur périmètre ne concerne pas l'ensemble des situations de mal-logement mais principalement les personnes mises à l'abri dans le cadre du plan hivernal", regrette encore le collectif.
Plusieurs autres enseignements de ce compte à rebours suscitent aussi "de fortes inquiétudes sur la portée réelle de ces plans" parmi les 33 organisations représentées, qui évoquent le retard pris dans leur mise en oeuvre, et l'éloignement de leur objectif final : "constituer une garantie de non-remise à la rue au printemps prochain", ce qui semble "aujourd'hui compromis".
Qui plus est, l'accueil inconditionnel n'est toujours pas respecté sur l'ensemble des territoires, constate enfin le collectif, tandis que "la répartition des budgets dédiés à l'hébergement et au logement a déjà été fixée alors que ces plans n'en sont qu'à leur début", rendant illusoire, dans ces conditions, l'adaptation des moyens aux besoins évalués sur les territoires.
A.S.