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Une réforme du travail social détaillée dans le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté

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L'essentiel avait donc été dit en décembre par le Premier ministre. C'est l'impression qui domine à la lecture du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale rendu public lundi 21 janvier, en parallèle du comité interministériel de lutte contre l'exclusion (CILE) réuni à Matignon. Il réaffirme en effet les grands principes d'action du gouvernement et les principales mesures à mettre en oeuvre, mais n'apporte, contrairement aux attentes, aucune précision sur son financement.

Pour mémoire, le coût de ce plan devait s'élever à 2,5 milliards d'euros d'ici à la fin du quinquennat, selon les déclarations de Jean-Marc Ayrault à la fin de la conférence "pauvreté" organisée en décembre au CESE.
Un montant confirmé par le chef du gouvernement lundi en début de soirée
. Qualifiant ce plan pluriannuel de "complet, réaliste et ambitieux", le gouvernement consent "un effort important, y compris sur le plan financier – 2,5 milliards d’euros à l’horizon 2017 – pour nos concitoyens en détresse", a-t-il en effet déclaré sans plus de précisions. Il a aussi, à la fin de son intervention, remercié "François Chérèque, inspecteur général des affaires sociales, d'avoir accepté de mener une mission de suivi et d'appropriation territoriale de ce plan".
"Véritable feuille de route, tout au long du quinquennat, de l'action gouvernementale en matière de politiques de solidarité"
, ce document d'une cinquantaine de pages, dont l'élaboration "a mobilisé plus de 20 ministères", détaille en revanche ses intentions en matière de refondation du travail social.

Refonder le travail social

"Les évolutions des politiques sociales ces quinze dernières années questionnent et bousculent les pratiques traditionnelles de l'intervention sociale", constate en effet le gouvernement.
"La demande de travail social évolue, la posture traditionnelle des professionnels est remise en cause", poursuit cette description liminaire, "on leur demande d'être à la fois experts des dispositifs, capables de construire des réponses individualisées, en prenant appui sur les compétences, les attentes et le rythme de l'usager, efficaces dans le traitement de masse des demandes et capables de s'inscrire dans des démarches collectives de développement social territorial".
Sans compter que "ces injonctions, associées à des organisations du travail et des pratiques de management qui peuvent contribuer à isoler les travailleurs sociaux, peuvent être sources de repli et d'usure professionnelle", et "sources de malentendus sur les responsabilités des travailleurs sociaux dans la mise en oeuvre des différentes politiques sociales".

Des assises de l'intervention sociale

Souhaitant cependant "donner à notre société les travailleurs sociaux dont elle a évidemment besoin et inscrire le travail social dans les nouvelles orientations des politiques sociales", le gouvernement ouvre donc le chantier d'une refonte du travail social, avec l'organisation d'ateliers interrégionaux tout au long de l'année 2013, qui aboutiront à des assises de l'intervention sociale en 2014, en lien avec "les grands acteurs de l'action sociale, y compris associatifs".
Un comité de pilotage national, associant l'Etat, les régions, les conseils généraux, les villes, l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (Unccas), les têtes de réseau associatives, les partenaires sociaux, les associations de professionnels et de cadres de l'action sociale, sera d'ailleurs mis en place dès le premier trimestre 2013 pour préparer ces assises, le Conseil supérieur du travail social (CSTS) devant être étroitement associé à cette préparation.
Pour améliorer, par ailleurs, "la coordination et la gouvernance de l'intervention sociale locale", une mise en réseau des intervenants sociaux doit être expérimentée, pour permettre aux usagers "d'entrer en contact avec les dispositifs d'accompagnement social par n'importe quel point d'entrée, chaque professionnel étant formé pour connaître les spécificités de l'intervention des autres professionnels du réseau, pour être capable d'orienter au mieux la personne et devenir le cas échéant référent unique pour celle-ci".

Valoriser les métiers du social

Un groupe de travail associant représentants des conseils généraux, des CCAS, des services sociaux spécialisés (CAF, service public de l'emploi, bailleurs sociaux…) sera chargé de proposer, d'ici au mois de juin, un cahier des charges à même de sélectionner les territoires candidats à cette expérimentation.
Plus généralement, pour remédier à la mauvaise image dont souffrent aujourd'hui les carrières sociales, le gouvernement va lancer dans le courant de l'année "une campagne de communication et de promotion des métiers du travail social", tout en engageant un processus de modernisation de l'appareil de formation.
"Actuellement, on constate que l'offre de formation en travail social reste très émiettée, avec des établissements qui, faute de taille critique, ont du mal à développer des coopérations équilibrées avec l'université, à s'inscrire dans le paysage de l'enseignement supérieur et à développer une activité de recherche qui permette de renouveler les enseignements et les pratiques", souligne le plan quinquennal présenté lundi.

Moderniser les formations

Il plaide donc pour la mutualisation de certaines "fonctions stratégiques (...) : recherche, expertise, ingénierie pédagogique, coopérations internationales", en évoquant le modèle des "Hautes Ecoles professionnelles de l'action sociale", à expertiser en vue des assises de 2014.
Plus près de nous, "l'année scolaire 2013-2014 sera mise à profit pour expérimenter l'un des éléments centraux d'une modernisation de l'offre de formation : la délégation aux établissements de formation de la certification concernant les diplômes d'Etat".
Mais "l'évolution de la formation initiale ne concerne que les nouveaux diplômés soit de l'ordre de 5% de l'ensemble des travailleurs sociaux", relativise le gouvernement, en jugeant que "le sujet de la formation tout au long de la vie reste donc central".
Il doit ainsi, lui aussi, bénéficier d'une réforme, après concertation entre l'Etat, les régions, les partenaires sociaux et des représentants des différents employeurs de travailleurs sociaux, en lien avec les OPCA, "en vue de dégager de grandes priorités pour la formation continue et de dégager des principes pour la construction des formations complémentaires afin d'éclairer les conduites à tenir pour l'avenir".
La mise en oeuvre d'une obligation de formation permanente tout au long de la carrière pourrait notamment être soumise à la concertation avec les partenaires sociaux.

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