Entre rentrée sociale, présentation des budgets de l'Etat et de la sécurité sociale, et préparation de la conférence de décembre sur la lutte contre la pauvreté, Marie-Arlette Carlotti avait en effet invité la presse spécialisée à venir la rencontrer de manière informelle pour évoquer l'actualité du secteur.
Dans une très courte allocution, avant de laisser place à des échanges plus libres avec les membres de son équipe, l'élue marseillaise a ainsi commenté les moyens attribués pour 2013 au secteur du handicap qui, a-t-elle reconnu, "ne s'en sort pas mal", étant donné le contexte financier extrêmement contraint.
L'AAH revalorisée en septembre 2013
Avec plus de 20 milliards d'euros alloués aux personnes handicapées, entre projet de loi de finances (11,2 milliards, + 6,3 %) et projet de loi de financement de la sécurité sociale (9 milliards, + 3,3 %), la ministre pouvait difficilement faire la fine bouche, et s'est donc déclarée "satisfaite", même si elle aurait "préféré aller plus loin".
Car si ces moyens sont considérables, ils ne suffiront pas pour répondre à l'ensemble des besoins dans tous les domaines de la compensation du handicap.
Exemple emblématique s'il en est, l'allocation aux adultes handicapés (AAH) - qui a bénéficié d'un important rattrapage, nécessaire, durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, et qui pèse très lourd dans la balance - va désormais ralentir sa progression avec une seule revalorisation par an, la prochaine étant prévue en septembre 2013.
Le gros chantier de la réforme des AVS
Sur le chantier de la professionnalisation des auxiliaires de vie scolaire (AVS), chargés de l'accompagnement des jeunes handicapés - autre gros dossier du ministère, la ministre ayant promis cet été la création d'un "vrai métier des élèves handicapés" -, il faudra par ailleurs attendre le printemps pour connaître les orientations retenues, sur la base des conclusions que doit lui remettre, mi-mars, un groupe de travail nommé officiellement le 16 octobre, et confié à Pénélope Komitès (voir note).
Ce groupe de travail devra aborder "la professionnalisation et l'accompagnement des enfants et des adolescents en situation de handicap à l'école, dans la vie sociale et vers l'insertion professionnelle", nous a précisé la conseillère technique chargée de la scolarisation et de la formation au cabinet de Marie-Arlette Carlotti, Catherine Vassilieff.
Des propositions "concrètes" en mars
"Oecuménique", a-t-elle ajouté, il réunira des associations, des experts, des représentants de l'Education nationale et des autre ministères concernés, de la direction générale de la cohésion sociale (DGCS), de la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), et des élus, à travers l'Assemblée des départements de France (ADF), l'Association des régions de France (ARF) et l'Association des maires de France (AMF).
Ce groupe de travail se penchera enfin sur tous les types de handicaps, avec notamment pour objectif de "sérier les compétences attendues des AVS, pour à terme élaborer un référentiel de compétences", et ce dans l'optique d'une prise en charge globale et continue des personnes handicapées, comme le réclament de longue date leurs organisations représentatives, le rôle de l'AVS ne devant pas s'arrêter à la porte du domicile ou à la grille de l'école.
Les acteurs de l'apprentissage doivent d'ailleurs être aussi associés à cette réflexion, pour l'ouvrir sur l'insertion professionnelle, le groupe de travail devant remettre "des propositions concrètes et réalistes" si possible vers la mi-mars.
Adjointe au maire du 12e arrondissement de Paris en charge des affaires sociales, des solidarités, de la santé et du handicap depuis mars 2008, Pénélope Komitès, 53 ans, est aussi, depuis juillet 2004, conseillère technique chargée du handicap, de l'économie sociale et solidaire et de la santé au cabinet du président du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon.