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Lancement du dispositif parisien d'urgence pour les femmes en très grand danger

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Bénéficiant d'une expérience menée en Seine-Saint-Denis depuis 2009 et couronnée de succès, la Ville de Paris a lancé vendredi 13 juillet, avec ses partenaires - dont l'Etat, représenté par la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem - un dispositif d'aide d'urgence pour les femmes en très grand danger, séparées d'un conjoint violent, dans la majorité des cas, qui consiste à remettre aux bénéficiaires un téléphone portable leur permettant d'appeler à l'aide et d'être, en cas de besoin, secourues au plus vite.
Le principe est simple : signalée par différents canaux - services sociaux, magistrats, police, à la suite d'une plainte ou non -, les femmes concernées font ensuite l'objet d'une évaluation du Centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), qui les orientera le cas échéant vers le procureur de la République, qui prend seul la décision d'attribuer à la victime un téléphone portable, pour une durée de six moix, renouvelable une fois.

Un partenariat "exemplaire"

Plusieurs numéros y sont préenregistrés pour lui permettre d'entrer en contact avec la plateforme dédiée aux appels d'urgence de Mondial Assistance qui alertera éventuellement les services de police, mais aussi d'appeler des associations d'aide aux femmes en difficultés (en l'occurrence le CIDFF et Hate aide aux femmes battues) et, enfin, le service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) et le bureau d'aide aux victimes du tribunal de grande instance, pour avoir des informations sur l'auteur des violences.
Ce dispositif repose donc sur un travail de coopération "exemplaire" entre la municipalité et l'Etat, le parquet, la préfecture de Paris, la préfecture de police, la région Ile-de-France et les associations, ont salué tous les représentants des différentes instances concernées, venus signer la convention partenariale de lancement à l'Hôtel de Ville.

Un dispositif qui doit monter en puissance

"C'est le résultat de la politique volontariste de la Ville de Paris en la matière, qui va bien au-delà de nos prérogatives", s'est ainsi félicitée Fatima Lalem, adjointe au maire de Paris chargée de l'égalité femmes/hommes, tandis que Myriam El Khomri, adjointe chargée de la prévention et de la sécurité, soulignait la rapidité avec laquelle ce projet a été mis sur pied à Paris, grâce à la qualité des relations des différents partenaires impliqués.
Cette collaboration s'est d'ailleurs améliorée, a jugé le procureur de la République, François Molins, dans le cadre des contrats locaux de sécurité qui intègrent, depuis 2009, la dimension des violences faites aux femmes.
Le projet parisien, pour l'instant doté de 15 appareils téléphoniques, mais qui pourra monter en puissance en fonction des besoins, transpose donc à la capitale le dispositif séquano-dyonisien qui a fait ses preuves avec aujourd'hui 36 téléphones disponibles (40 en septembre) et quelque 85 femmes secourues d'un danger imminent.
Un premier cas devrait être examiné dès lundi prochain à Paris pour bénéficier d'un tel appareil, nous a encore confié François Molins.

Un exemple à essaimer

Pour la préfecture de police, le directeur de cabinet du préfet, Jean-Louis Fiamenghi, a mis l'accent sur l'importance, pour ses services, d'être présents dans "ce dispositif, qui oblige à plus de réactivité et à briser la chaîne de l'isolement de la victime", sans oublier qu'il vient aussi compléter l'action des quelque 150 référents violences conjugales et autres intervenants sociaux en place au sein des commissariats, pour l'accueil et l'aide aux victimes.
Pour l'Ile-de-France, le président du conseil régional, Jean-Paul Huchon, a par ailleurs notamment évoqué la nécessité de prévoir "une action d'hébergement d'urgence pour les femmes victimes de violences", comme le fait la région, qui y consacre une petite partie du contingent francilien de logements sociaux, et a ainsi mis à l'abri quelque 185 personnes, selon l'élu socialiste.
Last but nos least, c'est donc la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, qui a conclu la rencontre, en qualifiant ce dispositif de "précurseur, incontestablement". Or "l'Etat a tout intérêt à capitaliser sur les initiatives locales, lorsqu'elles sont probantes". Si c'est le cas de cette expérience parisienne, elle pourrait essaimer ailleurs, a-t-elle assuré, en soulignant l'intérêt d'une telle démarche.
"A cet égard, l'observatoire national des violences dont j'ai annoncé la création prochaine mercredi au Sénat aura pour tâche de suivre les évaluations et de conseiller les pouvoirs publics sur les bonnes réponses à apporter et notamment sur l'extension d'expérimentations telles que celle-ci", a-t-elle encore déclaré.

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