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Alerte fait dix propositions aux candidats pour la mise en oeuvre d'un plan de lutte contre la pauvreté

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"Non, les pauvres ne doivent pas 'trinquer' deux fois !", avertit le collectif Alerte en préambule de sa plateforme de propositions adressée jeudi 5 avril aux candidats auxquels il demande de "s'engager à faire de la lutte contre la pauvreté un objectif central de leur politique".

Plan quinquennal de lutte contre la pauvreté

Cet engagement passe par l'élaboration d'un plan quinquennal de lutte contre la pauvreté et l'exclusion, "interministériel et multidimensionnel", et pour lequel le collectif Alerte, qui représente les 35 fédérations et associations membres de la commission lutte contre la pauvreté de l'Uniopss ainsi que 30 collectifs inter-associatifs locaux, décline 10 "propositions concrètes".
Ce programme devra d'abord s'appuyer sur une politique de prévention plus efficace, afin "d'intervenir beaucoup plus tôt, en amont de la cristallisation des difficultés sociales".
Alerte propose notamment un moratoire sur la perte de droits pour les personnes en fin de droits ou qui ont un accident de la vie, afin de laisser du temps à la personne pour trouver des solutions et d'"éviter l'effet couperet de la fin des prestations".

Réduire la pauvreté d'un tiers en cinq ans

Les membres d'Alerte proposent ensuite de fixer un nouvel objectif de réduction d'un tiers de la pauvreté sur la période 2012-2017, "en utilisant un ou des indicateurs nouveaux débattus et adoptés par les acteurs de la lutte contre la pauvreté et des personnes défavorisées".
Troisième proposition : améliorer l'accès aux droits et à la santé. Si le collectif estime que la France compte "globalement" de bonnes lois en matière de solidarité, il "reste à appliquer [celles] existantes", à commencer par la loi SRU.
Il faut également "lutter contre le phénomène de non recours aux droits, notamment pour l'accès au RSA, ou de refus de droits, notamment en matière d'accès aux soins, et lutter contre les inégalités sociales de santé", souligne Alerte, qui estime en outre nécessaire de "garantir l'accueil inconditionnel des personnes à la rue et de celles victimes de violence ou de la traite des êtres humains, quelle que soit leur nationalité et/ou leur situation administrative, dans les structures d'urgence".

Augmenter le RSA socle du 25 %

Alerte veut aussi "assurer un revenu minimum décent" à tous et demande que le montant du RSA "socle" soit augmenté de 25 % au plus tard sous cinq ans.
"Les personnes les plus 'éloignées de l'emploi' ne sont pas devenues inemployables, c'est l'emploi qui s'est éloigné d'elles", relèvent en outre les associations qui demandent aux candidats de s'engager à créer un droit à une activité pour tous qui soit "rémunérée, adaptée aux capacités des personnes et respectant le droit du travail et la dignité de chacun".
Préconisation suivante : la reconnaissance d'un véritable droit à l'accompagnement qui permette de "sécuriser les parcours de vie". Cela nécessite de modifier les pratiques d'accompagnement "pour faire converger l'accompagnement social et l'accompagnement professionnel, aujourd'hui beaucoup trop distincts et distants. Pour cela, il faudra former les travailleurs sociaux à l'insertion dans l'emploi, former les conseillers de Pôle emploi aux questions sociales et rapprocher les entreprises des travailleurs sociaux et des associations".

Mettre fin au "scandale du sans-abrisme"

Sur le plan du logement, qui fait l'objet de la septième proposition, "une des grandes priorités du quinquennat doit être de mettre fin au scandale du sans-abrisme et de permettre à tout ménage, quels que soient ses revenus, de se loger dignement".
Alerte demande donc aux candidats d'engager un plan quinquennal de lutte contre l'habitat indigne et de création massive de logements sociaux, mais aussi d'encadrer la hausse des loyers à la relocation et d'imposer dans les programmes immobiliers un quota minimum de 20 % de logements à loyers accessibles.
Enfin, les associations font des revendications pour renforcer l'accès au droit à l'éducation du plus grand nombre, pour conforter le devoir d'hospitalité de la France vis-à-vis des étrangers, et enfin pour reconnaître davantage le rôle et la place des associations de solidarité, notamment comme service social d'intérêt général.
Le collectif Alerte insiste sur le fait que "les crédits nécessaires à ce programme ambitieux devront être sanctuarisés" et que ce dernier devra mobiliser l'Etat mais aussi toute la société, et réclame la tenue chaque année d'une Conférence nationale de lutte contre la pauvreté et l'exclusion à caractère interministériel.

Plateforme de propositions du collectif Alerte à l'attention des candidats à l'élection présidentielle, en ligne sur le site d'Alerte.

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