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Quatre associations montent au créneau pour défendre l'aide alimentaire

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C'est l'opération de la "dernière chance" pour le programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD) et ses 500 millions d'euros : à la veille du conseil des ministres européens de l'agriculture qui se réunit mardi 20 septembre à Bruxelles, les quatre associations de solidarité qui se partagent cette dotation communautaire, pour la France, tirent la sonnette d'alarme.
Elles espèrent en effet un geste politique fort de la part des Etats membres de l'Union européenne pour sauver ces crédits qui permettent à quelque 13 millions d'Européens défavorisés de manger à leur faim, grâce à la distribution de denrées alimentaires (130 millions de repas en France).

Baisse de plus de 75 %

En juin dernier, la Commission européenne avait en effet annoncé que seulement 113 millions d'euros seraient alloués en 2012 au PEAD, soit 15,9 millions d'euros pour la France au lieu des 78 millions accordés en 2011, ont rappelé lundi, au CESE, la Fédération des banques alimentaires, la Croix Rouge française, les Restaurants du coeur et le Secours populaire français.
Une véritable catastrophe pour les associations qui dépendent largement de ces subsides, le PEAD représentant de 23 à 55 % des denrées distribuées par les organisations française, la moitié en Espagne, les deux tiers en Italie et jusqu'à 80 % des crédits des associations en Pologne par exemple.

A peine 1 % du budget de la PAC

Créé en 1987 pour écouler les stocks alimentaires issus de la nouvelle politique agricole commune (PAC), le PEAD a été progressivement complété dans les années 90, alors que fondaient ces réserves en nature, par une aide pécuniaire de l'Union européenne. Pour autant, ces 500 millions d'euros constituent une goutte d'eau dans le budget de l'Europe, puisqu'ils représentent à peine 1 % de la PAC, ont défendu lundi les responsables associatifs.
C'est pourtant déjà trop pour une petite "minorité de blocage" de sept pays emmenés par l'Allemagne, qui estiment que cette aide purement sociale n'a plus rien à voir avec la politique agricole et qu'elle enfreint les règles du libre commerce.

Une aide à pérenniser d'urgence

La justice européenne leur ayant donné raison en juin, la Commission en a tiré les conclusions, à contrecoeur, d'après son président José Manuel Barroso, qui a apporté son soutien aux Etats qui, comme la France, l'Espagne, l'Italie ou la Pologne, ont protesté contre cette réduction drastique du budget du PEAD.
"Sept pays ne peuvent empêcher 19 Etats de bénéficier d'un soutien européen essentiel à la sécurité alimentaire des populations européennes", s'insurgent aujourd'hui les Banques alimentaires, la Croix-Rouge, les Restos du coeur et le SPF.
"Le PEAD doit être réformé", afin d'être pérennisé, réclament donc les associations, soutenues par le Parlement européen lui-même qui a voté cet été, à une très large majorité de ses membres (85 %), une résolution demandant au Conseil européen de maintenir 500 millions d'euros d'aide alimentaire aux plus démunis, "dans un régime transitoire d'urgence".

La crainte d'un "tsunami alimentaire"

Pour le président du Secours populaire, Julien Lauprêtre, cette situation est "d'une extrême gravité", et lui fait craindre "un tsunami alimentaire" alors que la situation des familles pauvres ne cesse de s'aggraver sur tout le territoire européen en général et partout en France en particulier, "du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest".
"Le temps presse", a insisté pour sa part Olivier Berthe, président des Restos du coeur, en évoquant les délais incompressibles d'achat, de transformation et de distribution des denrées alimentaires, qui nécessitent donc de débloquer les crédits longtemps à l'avance.
Quant au directeur de l'action sociale de la Croix Rouge française, Didier Piard, il a aussi souligné que "beaucoup de ménages ont recours à l'aide alimentaire pour se maintenir dans leur logement", et pouvoir s'acquitter de leur loyer et de factures énergétiques qui sont de plus en plus élevées.
"C'est indigne de l'Europe", a également jugé Alain Saugé, de la Fédération des banques alimentaires, en rappelant que cette subvention représente d'ailleurs "une misère par rapport aux besoins", puisqu'elle bénéficie à seulement 13 millions de personnes sur un total de quelque 80 millions d'Européens pauvres.

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