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Un téléphone portable pour lutter contre les violences faites aux femmes

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Un téléphone portable, ça sert à passer un coup de fil mais ça peut aussi servir à se défendre. C'est le sens du nouveau "système de protection visant à faciliter le secours et l’assistance des femmes victimes de violences" présenté le lundi 23 novembre à Bobigny, en présence de la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, venue signer la convention de partenariat permettant la mise en oeuvre de cette expérimentation.
"Les violences conjugales ne sont pas une fatalité", a d'ailleurs déclaré la garde des Sceaux au cours des 5e rencontres "Femmes du monde" - organisées à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes du 25 novembre -, en annonçant que le projet de loi destiné à adapter la législation devait être prêt dans une quinzaine de jours pour être déposé au Parlement d'ici à la fin de l'année.

Adapter la législation française

"Des mesures provisoires comme l'éviction du domicile, une aide matérielle, des décisions sur l'autorité parentale... pourront être ordonnées dans le cadre d'une protection temporaire", a-t-elle poursuivi selon l'AFP, en ajoutant qu'elle comptait étendre aux concubins et autres couples pacsés l'éloignement du domicile en cas de violences, mettre en place un accompagnement des enfants par des professionnels lors des visites familiales et mieux prendre en compte les violences psychologiques.
Autant d'annonces que les associations espèrent voir suivies d'effets, pour réduire les statistiques publiques dramatiques qui font état de 156 femmes mortes sous les coups de leur conjoint en France en 2008. Pas moins de 24 femmes sont ainsi décédées entre 2005 et 2008 en Seine-Saint-Denis, où cette question cruciale mobilise les énergies depuis plusieurs années autour de l'Observatoire départemental des violences envers les femmes.

Appeler au secours en urgence

C'est aussi à la suite d'un travail de concertation mené depuis deux ans entre les différents acteurs départementaux impliqués qu'a été finalisé le dispositif de téléphone portable d'alerte expérimenté à partir du mois de décembre et jusqu'à fin 2010.
Le principe consiste à doter certaines femmes "en très grand danger" d'un appareil leur permettant d'accéder plus rapidement et gratuitement à plusieurs services dont la police nationale, partenaire du dispositif avec le conseil général, le conseil régional, le parquet et le TGI de Bobigny, Orange France Télécom, Mondial Assistance et les associations SOS Victimes 93 et SOS Femmes 93.
En cas d'urgence, un numéro préenregistré permet à la personne menacée d'entrer en contact avec une centrale d'écoute (Mondial Assistance) disponible 24 h/24, sept jours sur sept, où elle pourra dialoguer avec des conseillers spécialement formés pour juger du degré de gravité de la situation et éventuellement alerter les forces de l'ordre.
C’est le parquet qui décidera de l’attribution d'un tel appareil, soit en urgence soit à une date déterminée, en fonction d'un certain nombre de critères et pour une durée de six mois renouvelable, à une femme victime de violences conjugales et qui aura déposé plainte. Une vingtaine de portables devraient être distribués dans un premier temps.
Déjà testé en Espagne, ce système pourrait être étendu à l'ensemble du territoire si son évaluation se révélait "concluante" dans quelques mois, a encore indiqué Michèle Alliot-Marie.
Ce qu'a d'ailleurs déploré la région Ile-de-France, principal financeur de l'opération à hauteur de 18 800 euros dont 10 600 pour le seul lancement, sous forme d'une subvention accordée à SOS Victimes 93, et qui appelle à la généralisation du dispositif au niveau national.

A.S.

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